Ile Maurice: Ces hommes et ces femmes courage au bord des routes

29 Novembre 2023

Faut travailler pour gagner son pain. Cette expression très connue au pays est le symbole de la réalité de bon nombre de Mauriciens qui, tous les jours, bravent le temps et les aléas de la vie pour «al trasé ek gagn so ti dipin».

Tantôt dans des conditions idéales tantôt dans des conditions pénibles... Tel est le quotidien de ces hommes et de ces femmes courageux, une réalité qui se reflète parfaitement sur le visage de ceux qu'on a tous vu au moins une fois au bord de l'autoroute, qu'il pleuve ou sous un soleil tapant, affairés à débroussailler ou à tondre l'herbe sur les ronds-points et le long des routes. Ils sont de Mauri-Facilities.

Gilet vert, t-shirt noir aux bordures oranges. Telles sont les couleurs qui distinguent l'uniforme de ces dizaines d'hommes et de femmes que nous avons rencontrés, hier, sur l'autoroute à Bois-Marchand. Entre le chant des oiseaux, le bruit de moteur des véhicules qui défilent à 100 km/h, on pouvait difficilement les entendre parler et encore moins entendre le bruit de la tondeuse. Pourtant, il était 13 h 30 et cette équipe travaillait encore. Sa journée a démarré très tôt. Des cônes ont été placés sur le bord de la route car, oui, les véhicules roulent à tombeau ouvert et l'aspect sécuritaire des employés n'est pas à négliger. Point marquant : pas de sanitaires. S'ils ont besoin d'aller au petit coin, c'est dans les bois qu'ils doivent se rendre et cela, tant pour les hommes que pour les femmes.

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On se demande même comment font ces femmes courage quand elles ont leurs règles pour se changer. Néanmoins, ce n'est pas ce qui les empêche, tous les matins, de s'armer de courage à sept heures, pour terminer à 15 heures. Cette équipe qu'on a rencontrée s'occupe de la partie Calebasse- Terre-Rouge et Terre-Rouge-Calebasses. «Nou tayé, ramass bann lerb, met prop. Nou a néf dimounn dan mo lekip, byen korper avek mwa», nous a confié Chantal Azie, 38 ans et responsable de l'équipe depuis bientôt trois ans. Cette habitante de Terre-Rouge est mère de quatre enfants et nous a précisé qu'elle est aussi grand-mère, tout en souriant. Elle figure parmi le premier batch de 700 personnes qui ont rejoint l'équipe en 2020.

Ces cônes sont placés pour la sécurité des employés.

Cette belle équipe est aussi composée du jeune Irfan Dafoor 28 ans, qui travaille pour Mauri-Facilities depuis deux ans, après avoir travaillé au District Council de Port-Louis. Lui, il est cleaner et son rôle, c'est de ramasser et d'empiler les herbes et feuillages coupés par son équipe, et de les mettre dans un camion. Le métier, a-t-il confié, n'est pas compliqué, même si des fois le mauvais temps leur joue des tours.

Il s'y est habitué maintenant et c'est avec le même plaisir qu'il vient tous les matins travailler. Ses outils de travail se composent d'un râteau, d'un panier, des incontournables gants et de courage. Jeune et ambitieux, il n'a pas peur de se mouiller pour gagner son pain. Tout comme son ami et collègue, Nathan Cangy, qui travaille lui aussi depuis maintenant deux ans. Son gilet est un incontournable et ce père de famille y tient car c'est le symbole de sa sécurité. Il encourage les jeunes à se tourner vers un métier pour gagner leur vie et trouve que le métier «trankil ek kapav roulé». «Bann seki gran inn byen koz ar mwa ek zordi mo pé travay. Mo anvi dir bann zenn pa per travay parski samem laklé-la. Pa ézité», nous a confié cet homme de 37 ans, habitant résidence La Cure.

Comme ses autres collègues, il travaille aussi d'arrache-pied pour gagner son pain. C'est avec sa tondeuse aux mains qu'il nous quitte car c'est fini l'heure de déjeuner et qu'il faut se remettre au boulot.

Un courriel électronique a été envoyé à la direction de Mauri-Facilities pour des informations additionnelles, comme le nombre total d'employés et ses projets. Leur retour est attendu.

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