Alors qu'on ne s'attendait pas à une telle annonce, Pravind Jugnauth a révélé mardi au Parlement que Jameer Yeadally, conseiller en matière d'informations au ministère des Collectivités locales a soumis sa démission le lundi 27 novembre, après avoir été en congé maladie pendant plusieurs jours. C'est en raison de sa présence à la Citadelle, lors du Gran Konser du 21 octobre, suivie par sa convocation par la police que Jameer Yeadally se retrouve dans une telle position.
A-t-il démissionné de son propre gré ou a-t-il été forcé à le faire ? Bien que nous ayons tenté d'obtenir une réponse de lui hier, il est resté injoignable.
Néanmoins il a au moins un mérite. Celui de démissionner alors qu'une enquête est en cours. Dans d'autres cas, ceux qui sont interpellés par la police ou la commission anti-corruption restent à leur poste, à moins qu'ils soient arrêtés et traduits en cour. Ainsi, dit-on, l'enquête de la police qui se poursuit, comme l'a d'ailleurs affirmé Pravind Jugnauth au Parlement, ne sera entravée en aucune façon par l'ex-conseiller d'Anwar Husnoo. Un conseiller est quotidiennement en contact avec le ministre pour lequel il travaille. De fait, il y a des soupçons qu'il peut y avoir une ingérence dans l'enquête policière.
Jameer Yeadally pourrait-il retrouver son poste s'il n'y a aucun reproche de la police contre lui ? Pas si sûr, car cette enquête risque de prendre du temps et on sait bien que d'ici un an, il devrait y avoir les élections générales.
Si le vice Premier ministre a gardé le silence sur les différentes déclarations de son ancien conseiller, c'est qu'il attendait une convocation de la part de la police pour confirmer les dires de Jameer Yeadally. Si, en effet, ce dernier avait mis au courant Anwar Hunsnoo des incidents à la Citadelle. Maintenant que le ministre est débarrassé de lui, il sera libre de dire la vérité sur toute cette affaire.
Jameer Yeadally a une longue carrière dans le journalisme, ayant travaillé au sein de plusieurs titres de presse. Après les élections générales de décembre 2014, il a travaillé comme conseiller en matière d'informations d'Anwar Husnoo, au début au ministère des Collectivités locales et, par la suite, au ministère de la Santé. Il a effectué un retour au ministère de Husnoo après les élections générales de novembre 2019.
