Après quatre ans d'interruption, le train voyageurs, ainsi qu'on l'appelle, siffle à nouveau depuis le 17 novembre dernier. Mais pour le moment, il ne siffle qu'entre Ouaga et Bobo. Il ne rallie pas, pour l'instant, Abidjan et cela, parce que les autorités ivoiriennes n'ont pas encore donné leur feu vert au concessionnaire du chemin de fer qu'est SITARAIL.
Pour quelle raison ? On ne saurait y répondre. On sait seulement qu'en tant qu'Etat, la Côte d'Ivoire est dans son bon droit. Elle est libre d'autoriser ou non l'entrée du train en provenance de Ouagadougou sur son territoire. Mais, conscientes de l'importance des échanges commerciaux entre les deux pays (Burkina et Côte d'Ivoire), les deux parties ont engagé des négociations en vue de parvenir à un accord.
Malheureusement et avant même que ne soit connue l'issue des pourparlers en cours, il s'en trouve des gens qui, se présentant comme des commerçants, bloquent la voie ferrée, empêchant ainsi la circulation du train marchandises. C'est le triste constat qui a été fait en fin de semaine dernière où un train transportant des médicaments et des hydrocarbures, a été arraisonné pendant des heures.
Pour les manifestants, le train voyageurs doit à tout prix desservir l'axe Ouaga-Abidjan. Savent-ils seulement ce qu'ils font ? Le train voyageurs peut-il aller en Côte d'Ivoire sans l'autorisation des autorités compétentes ? Autant de questions que je ne peux m'empêcher de me poser, dépassé que je suis, par le comportement de certains de mes compatriotes.
Il faut que les autorités fassent montre de fermeté
En fait, je suis d'autant plus choqué de savoir qu'il y a des gens qui peuvent prendre sur eux, la responsabilité de bloquer un train-marchandises. Mesurent-ils la portée de leur acte ? En tout cas, si l'on sait ce que transporte un train-marchandises, il y a des comportements que l'on ne peut pas se permettre, à moins d'avoir fait le choix d'en faire à sa tête.
Franchement, je pense que la pagaille a assez duré si bien qu'il est temps de siffler la fin de la recréation avant qu'il ne soit trop tard. Certes, il est vrai que le souhait de tous est que le train voyageurs desserve Abidjan mais la manière de procéder des uns et des autres interroge. Au point que la Fédération des associations des commerçants des gares de train du Burkina Faso (FACGT-BF), prenant la mesure du péril, s'est démarquée de certains agissements. Voyez-vous ? Il faut savoir raison garder.
Ce n'est pas par des actions d'éclat du genre que l'on peut amener la Côte d'Ivoire à reconsidérer sa position. Seul le dialogue peut permettre d'aplanir les divergences de vues entre les dirigeants burkinabè et ivoiriens aux fins de permettre une sereine reprise du trafic entre Ouagadougou et Abidjan. Mais en attendant, il faut que les autorités fassent montre de fermeté face à ceux-là qui se permettent de bloquer systématiquement la voie ferrée. Car, j'ai l'impression que dans ce pays-là, certains n'ont toujours pas compris que leur liberté prend fin là où commence celle des autres. Si fait qu'ils se croient tout permis. D'où la nécessité de les mettre au pas.