Les activités de renforcement des capacités en matière de lutte contre l'inconduite sexuelle se sont accélérées depuis le mois de septembre : référents PRS nationaux, experts, personnel de l'OMS et partenaires des Nations Unies et de la société civile ont eu l'occasion de se rencontrer dans le cadre d'une série d'ateliers et de formations organisés dans les bureaux de l'OMS de trois Régions - la Méditerranée orientale, l'Asie du Sud-Est et le Pacifique occidental.

Ces sessions ont été organisées et menées par les coordonnateurs respectifs du Département Prévention et lutte contre l'inconduite sexuelle (PRS) au sein des bureaux régionaux, et assurées avec le concours de l'équipe PRS mondiale. Elles avaient pour objectif de parvenir à une cohérence accrue en termes de mise en oeuvre de la stratégie triennale de l'OMS pour prévenir et combattre l'inconduite sexuelle (2023-2025) dans les pays, en étroite collaboration avec les partenaires sur le terrain. La série d'ateliers de renforcement des capacités s'est également attachée à clarifier le nouveau cadre de responsabilisation en matière de prévention et de lutte contre l'inconduite sexuelle (en anglais) de l'OMS et à transférer les compétences nécessaires en matière de prévention et de lutte contre l'inconduite sexuelle au niveau des pays.

Région de la Méditerranée orientale - Le Caire (Égypte), 17-21 septembre

Au Caire (Égypte), la Dre Gaya Gamhewage, Directrice du Département Prévention et lutte contre l'inconduite sexuelle, et son équipe ont organisé des séances de formation dirigées par Victoria McDonough, coordonnatrice régionale pour la prévention et la lutte contre l'inconduite sexuelle du Bureau régional de la Méditerranée orientale.

Organiser les sessions en présentiel a un impact plus marqué, car cela donne au personnel de l'OMS l'occasion d'interagir et cela rend les sessions plus dynamiques. Au cours de cette période, le bureau régional a assisté au lancement d'une formation des formateurs de deux jours, un projet pilote mené par la Dre Gamhewage dans le but de renforcer les capacités de formation et d'enseignement de 44 référents et des coordonnateurs nationaux et régionaux. Afin de garantir une collaboration et un apprentissage croisés entre les Régions de la Méditerranée orientale et de l'Europe, l'administrateur technique PRS de Gaziantep était également présent.

« Il y avait énormément d'énergie dans la salle », a déclaré Mme McDonough. « La formation des formateurs a permis de transmettre aux participants les compétences nécessaires pour former efficacement d'autres formateurs dans les pays où ils sont déployés.

Au terme de la formation, les référents PRS étaient capables de faire en sorte que les participants soient engagés et apprennent activement au cours des séances de formation, grâce à des techniques d'apprentissage pour adultes. Ils savaient désormais aussi comment évaluer les résultats de l'apprentissage lors d'événements de renforcement des capacités en matière de prévention et de lutte contre l'inconduite sexuelle. »

La capacité d'évaluation des résultats fait partie intégrante de la boucle de retour d'information dans le cadre des formations. Il ne s'agit pas uniquement de renforcer les capacités : les formateurs doivent constamment intégrer de nouvelles informations et de nouveaux processus dans leurs sessions de formation, tout en veillant à ce que leur public reçoive les connaissances et les compétences appropriées qui sont essentielles pour prévenir et combattre l'inconduite sexuelle.

Région de l'Asie du Sud-Est - New Delhi (Inde), 26-29 septembre

« Les formations sont cruciales car elles rassemblent un large éventail de personnes afin de les aider à cerner à la fois la responsabilité institutionnelle et la responsabilité individuelle », a expliqué Anju Pandey, coordonnatrice régionale pour la prévention et la lutte contre l'inconduite sexuelle du Bureau régional de l'Asie du Sud-Est.

« Constituer une masse critique de personnels sensibilisés dans ce domaine facilitera l'intégration de la prévention et de la lutte contre l'inconduite sexuelle dans l'ensemble des activités opérationnelles et programmatiques menées dans la région. » Au cours du mois d'octobre, le Bureau régional de l'Asie du Sud-Est a organisé une série de 11 sessions de formation en matière de prévention et de lutte contre l'inconduite sexuelle, dont ont bénéficié 317 membres du personnel.

La Dre Gamhewage et les membres de l'équipe PRS de Genève (Suisse) se sont rendus à New Delhi (Inde) où, en collaboration avec Mme Pandey, ils ont organisé de multiples sessions à l'intention de 65 organismes partenaires de l'OMS et des Nations Unies de 10 pays de la Région de l'Asie du Sud-Est. Le Dr Christos Mylonas, de l'équipe PRS mondiale, en collaboration avec des collègues des Nations Unies, a assuré une formation pour l'équipe de pays des Nations Unies en Inde, et une deuxième formation pour les partenaires de la société civile basés à New Delhi sur la gestion des risques d'inconduite sexuelle posés par les partenaires opérationnels.

« Combattre l'inconduite sexuelle est très difficile, car il faut pour cela comprendre et remettre en question les structures de pouvoir », a déclaré la Dre Gamhewage au cours d'une session organisée à New Delhi. « Je suis ravie de pouvoir échanger avec nos collègues et partenaires régionaux et nationaux, cela nous donne l'occasion d'apprendre les uns des autres. Il faut que tout le monde soit mobilisé à 100 pour cent ! »

Région du Pacifique occidental - Hanoï (Viet Nam), 30 octobre-3 novembre

La Dre Dakshinie Gunaratne, coordonnatrice régionale pour la prévention et la lutte contre l'inconduite sexuelle du Bureau régional du Pacifique occidental, s'est jointe à la Dre Gamhewage et à d'autres membres du personnel du Siège de l'OMS pour former les référents PRS et l'équipe de pays des Nations Unies au Viet Nam, et pour écouter des collègues d'autres organismes des Nations Unies parler de différents aspects de prévention et de lutte contre l'inconduite sexuelle à l'échelle du système.

Pour la Dre Gunaratne, les sessions de formation sont « l'occasion pour nous de nous informer les uns les autres, d'apprendre les uns des autres et de créer un sentiment de communauté et d'appréciation de notre travail ».

Construire une communauté oeuvrant à combattre l'inconduite sexuelle requiert une solidarité à l'échelle du système en la matière. À Hanoï, la Dre Gamhewage s'est entretenue avec la coordonnatrice résidente des Nations Unies au Viet Nam, Pauline Tamesis, au sujet des efforts collaboratifs visant à faire progresser la prévention et la lutte contre l'inconduite sexuelle au sein des deux organismes.

Elle a en outre formé près de 200 membres du personnel de l'ONU au Viet Nam à l'approche de l'OMS en matière de protection contre toutes les formes d'inconduite sexuelle dans le cadre d'une session plus large, à laquelle ont participé des collègues de tout le secteur, dont Mme Tamesis ; la conseillère interinstitutions en matière de prévention de l'exploitation et des abus sexuels pour l'Asie et le Pacifique, Lian Yi ; et la Directrice associée Égalité des genres de la Division des programmes de l'UNICEF, Lauren Rumble.

Ces séances et d'autres ont non seulement permis de sensibiliser le personnel de l'OMS et des Nations Unies, elles ont également offert un lieu de rencontre où des membres du personnel de nombreux organismes ont pu apprendre, discuter des défis rencontrés, soulever des questions et rechercher ensemble des solutions.

Comme l'a exprimé la Dre Gunaratne, « Il s'agit de prendre conscience du fait qu'ensemble, nous pouvons travailler envers et contre tout. Pour nous, la prévention et la lutte contre l'inconduite sexuelle est plus qu'un programme : c'est un revirement des valeurs tandis que nous oeuvrons à garantir des lieux de travail sûrs, inclusifs et empreints de respect. »