Washington — Le président des États-Unis d'Amérique, Joe Biden, reçoit son homologue angolais, João Lourenço, ce jeudi, à Washington, pour envisager de nouveaux domaines d'investissement.
Au cours de la réunion de travail, qui aura lieu à 14h30 heure locale (20h30 Angola), dans la salle ovale de la Maison Blanche, les hommes d'État discuteront du renforcement du partenariat stratégique, économique et commercial entre les deux pays, dans différents secteurs.
Selon l'ordre du jour officiel distribué à la presse, la réunion abordera essentiellement les questions liées à la coopération bilatérale en matière de commerce, d'investissement, de climat et d'énergie, outre les investissements américains en Afrique.
L'un des thèmes centraux de la réunion, qui se déroule dans le cadre des célébrations de 30 ans de relations diplomatiques, sera la mise en oeuvre du projet de Partenariat pour les infrastructures et les investissements globaux (PGI) du président Biden dans le Corridor de Lobito, province de Benguela.
Le projet envisage de relier l'Angola, la République démocratique du Congo et la Zambie aux marchés mondiaux, à travers le Port de Lobito, une infrastructure stratégique en cours de modernisation, pour recevoir de grands navires, dans le cadre de l'ouverture du Corridor de Lobito.
Actuellement, le Port de Lobito dispose d'une capacité d'accostage pour cinq grands navires et, dans des conditions de déchargement plus favorables, de trois jours par navire.
Le Port de Lobito dispose de terminaux à conteneurs, de marchandises générales, miniers, de Port Sec, de cabotage, ce qui en fait une importante infrastructure de collecte de revenus.
Outre le Port de Lobito, le Corridor dispose d'un ensemble d'autres infrastructures qui relient Benguela à la République démocratique du Congo (RDC) et à la Zambie, essentielles au transport de marchandises en Afrique australe.
Il dispose d'accès ferroviaires, aériens, maritimes et terrestres, notamment le chemin de fer de Benguela, avec une ligne vieille de plus de 100 ans, la seule liaison ferroviaire qui s'étend de l'Afrique centrale à l'Atlantique.
Le Corridor comprend également l'aéroport international de Catumbela et le pôle industriel, ce qui lui confère une position géostratégique importante en Angola et dans la région.
Ce sera l'un des principaux sujets lors de la rencontre entre Joe Biden et João Lourenço, qui pourrait durer une heure.
Jusqu'à présent, il n'est pas confirmé si les deux présidents feront des déclarations sur les résultats concrets de l'entretien. Il est toutefois possible de faire de brèves déclarations à la presse avant la réunion.
Selon l'agenda officiel, le Président angolais pourrait accueillir, dans l'après-midi (nuit en Angola), une réunion bilatérale avec T.H. Amos HOCHSTEIN, assistant adjoint et conseiller principal du président Biden pour l'énergie et l'investissement, Conseil de sécurité nationale.
Une autre réunion bilatérale pourrait avoir lieu avec T.H Scott NATHAN, directeur exécutif de l'US International Development Finance Corporation.
30 ans de relations diplomatiques
La visite de travail de João Lourenço à Washington a lieu dans le cadre de la célébration des 30 ans des relations diplomatiques entre l'Angola et les États-Unis, établies en 1993 par le président américain de l'époque, Bill Clinton.
Cette formalisation a mis fin à une phase de tensions politiques et d'affrontements indirects, commencée peu après l'indépendance de l'Angola, en 1975, à la suite de la guerre froide qui opposait l'ex-URSS et les États-Unis.
Ce n'est qu'en 1993, sous la présidence de Bill Clinton, qu'il a été possible de normaliser la situation et d'établir des relations diplomatiques formelles, qui ont atteint de nouveaux sommets ces dernières années, rapprochant les deux pays et leurs peuples.
En trois décennies, les deux États ont approfondi leurs échanges, avec des visites régulières d'autorités, d'hommes d'affaires et d'autres acteurs, ce qui a permis de partager des expériences dans divers domaines.
Actuellement, l'Angola est le troisième partenaire commercial des États-Unis en Afrique subsaharienne, le pétrole étant l'un des principaux atouts de ce partenariat stratégique.
Outre le secteur pétrolier, la coopération bilatérale s'est développée ces dernières années, notamment dans le domaine de la diplomatie commerciale, ce qui a permis d'approuver plusieurs projets.
Dans le domaine des énergies renouvelables, par exemple, un financement de 900 millions de dollars a été approuvé, dans le cadre de projets développés par la société américaine Sun Africa.
Dans le domaine des infrastructures, cette année, 363 millions de dollars ont été approuvés pour l'entreprise américaine Acro Briz, qui construira des ponts métalliques dans 18 provinces de l'Angola.
Dans le Corridor de Lobito (province de Benguela), le gouvernement américain prévoit d'investir 250 millions de dollars, ainsi que plusieurs autres projets liés au domaine de la numérisation.
Dans ce segment, il y a une coopération avec la société Africell, pour la numérisation de l'argent, dans le cadre d'un programme intitulé « L'argent numérique est meilleur », avec un investissement de cinq millions de dollars.
Un autre investissement en cours en Angola est axé sur l'environnement, les États-Unis investissant environ 7,5 millions de dollars dans le delta d'Okavango.
Dans le domaine de la sécurité, un protocole d'accord a été récemment signé sur la manière dont nous pouvons renforcer cette relation, tant dans le secteur de la sécurité maritime que dans celui des équipements.
