Ce 1er décembre, c'est la Journée mondiale de lutte contre le sida. En Guinée, 130 000 personnes sont infectées par le VIH. Si la prise en charge des patients s'est améliorée, les besoins restent immenses et les autorités sont encore trop dépendantes de l'aide internationale. Depuis vingt ans, Médecins sans frontières (MSF) est un acteur clé de la lutte contre la maladie dans ce pays.
À 44 ans, Aboubacar est « patient-expert » pour Médecins sans frontières (MSF). « Mon rôle est d'aider, de démystifier le VIH, explique-t-il. Partout où il y a la stigmatisation, moi, je fais le témoignage à visage découvert ».
Aboubacar est séropositif depuis 2008. Au début, il a eu du mal à accepter sa maladie : « J'avais le dégoût de la vie. J'ai même tenté deux ou trois fois de me suicider parce que la maladie m'avait trop fatigué. »
« Charge virale indétectable »
Mais aujourd'hui, son traitement fonctionne bien. Il a une femme, une fille, une vie normale : « J'ai une charge virale indétectable. Charge virale indétectable et il y a zéro transmission. Aujourd'hui, je suis même en meilleur santé que toi ! (Rires) Parce que je peux manger le plat de trois gaillards. Je mange beaucoup, je vis positivement. »
La prise en charge du sida n'a cessé de s'améliorer en Guinée. Le docteur Hippolyte Mboma Kamosi explique : « En vingt ans, il y a beaucoup de choses qui se sont accomplies. En 2004, MSF a mis en place la prise en charge gratuite et de qualité. »
« Passation avec le gouvernement »
Le docteur Mboma Kamosi est le coordinateur terrain du projet VIH de MSF à Conakry : « MSF, c'est un enjeu d'urgence, cela signifie que le VIH aujourd'hui n'est plus une maladie d'urgence. Petit à petit, nous devons sortir. Mais pour sortir, nous devons faire la passation avec le gouvernement. Nous devons être sûrs que tout ce que nous avons fait sera pris en compte ».
MSF prend en charge aujourd'hui plus de 17 000 patients qui vivent avec le VIH en Guinée.