Bénin: L'avocat de Reckya Madougou invite le président à gracier l'opposante, détenue depuis 1000 jours

Au Bénin, cela fait près de 1 000 jours que l'opposante Reckya Madougou est en détention. Son avocat, Renaud Agbodjo, réagit au refus du chef de l'État de libérer sa cliente : « Il doit pouvoir transcender ses ressentiments, ses rancoeurs à l'égard d'opposants politiques. »

Le 30 novembre 2023, ça fait mille jours hier que l'opposante béninoise Reckya Madougou est en détention à la prison civile de Missérété, à la périphérie de la capitale béninoise Porto-Novo.

Interpellée le 3 mars 2021 et jugée, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) l'a condamnée à 20 ans de prison pour « financement du terrorisme ».

Le 27 novembre, le président Patrice Talon déclarait « qu'il ne comptait pas la gracier ».

Après plus de deux ans et demi de prison, Reckya Madougou semble aller bien, selon son avocat Renaud Agbodjo qui réagit au refus du chef de l'État béninois de libérer sa cliente.

« Il doit pouvoir transcender ses ressentiments, ses rancoeurs à l'égard d'opposants politiques »

« La contradiction principale à la libération de madame Reckya Madougou, ce n'est plus la justice, ou ça n'a jamais été la justice béninoise, c'est monsieur Patrice Talon lui-même qui a déclaré qu'il n'entendait pas libérer madame Reckya Madougou et donc qu'il n'entendait pas mettre à exécution l'avis du GTDA [Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies, NDLR], réagit-il au micro de notre correspondant Jean-Luc Aplogan. C'est une grave déclaration qui peut avoir des conséquences à termes sur la crédibilité du Bénin relativement à ses engagements internationaux ».

Il poursuit : « L'élection de 2021 est derrière nous. Il doit pouvoir transcender ses ressentiments, ses rancoeurs à l'égard d'opposants politiques. Nous insisterons pour que madame Madougou recouvre la totalité de ses droits. Il y a un temps pour la guerre et il y a aussi un temps pour la paix. »

Renaud Agbodjo conclut : « Nous invitons le chef de l'État à avoir le sens du pardon comme n'étant pas une erreur, parce que le pardon n'est jamais une erreur. Le pardon est organisé dans la loi sous la forme d'une amnistie, même sous la forme d'une grâce, sous la forme d'une liberté conditionnelle. Le pardon est juridiquement reconnu et traduit dans la loi pénale. »

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