Sénégal: Des participants à un panel déplorent le rapport qu'entretiennent les jeunes avec Internet

Dakar — Des intervenants à un symposium sur le thème "quelle société sénégalaise pour l'émergence ?" ont décrié le rapport que les jeunes entretiennent avec Internet et ses dérivés.

"La technologie a changé nos manières de penser, de faire et d'agir. Les réseaux sociaux poussent les gens à être violents, comme en témoignent les empoignades [...] sur les réseaux sociaux", a déploré le ministre El Hadji Hamidou Kassé, conseiller à la présidence de la République.

Le "blasphème", l"'injure" et le "sacrilège" sont très courants sur les réseaux sociaux, a-t-il signalé en intervenant au panel sur "la jeunesse, les réseaux sociaux, les valeurs traditionnelles et la religion", lors du symposium organisé par le club Sénégal émergent, jeudi, à Dakar.

Bandié Baldé, titulaire d'un master en agriculture et innovation sociale, pense qu'il faut toujours faire faire quelque chose aux jeunes pour les empêcher de s'exposer aux dérives de l'Internet.

Ils doivent avoir des repères comme Cheikh Anta Diop (1923-1986), a-t-elle dit en considérant le savant et célèbre historien sénégalais comme un modèle pour les jeunes.

Philippe Abraham Birane Tine, le président du Conseil national du laïcat, une organisation réunissant des mouvements et associations catholiques du Sénégal, signale que l'Église catholique s'est toujours préoccupée du bien-être de la jeunesse.

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La célébration des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) depuis 1984 sont, selon lui, une preuve de l'importance qu'accorde le clergé catholique aux jeunes.

Des jeunes de nombreux pays entrent en communion d'idées avec le pape à l'occasion des JMJ, qui se tiennent par intervalles de deux à quatre ans d'un pays à un autre, a rappelé M. Tine.

Faire de l'enseignement et de l'écriture des langues nationales une priorité

"La température de la jeunesse détermine la société" à laquelle elle appartient, a-t-il analysé, ajoutant que la façon dont les jeunes se comportent renvoie au type de société auquel ils appartiennent.

Selon l'historien et imam Cheikh Gadio, l'éducation que les jeunes reçoivent de leur famille est très importante.

L'activiste et metteur en scène Samba Mballo se désole du fait que les jeunes délaissent leurs traditions et s'adonnent, au nom de la modernité, à des pratiques dangereuses pour leur avenir.

"Avec Internet, certains jeunes passent tout leur temps à insulter sur les réseaux sociaux", s'alarme M. Mballo.

Il propose le renforcement du service civique national en guise de solution à la rupture des liens entre les jeunes et les valeurs traditionnelles.

El Hadji Momar Sambe, le ministre chargé de la Promotion des droits de l'homme, est d'avis que l'État doit faire de l'enseignement et de l'écriture des langues nationales une priorité, car, à ses yeux, ils sont un puissant moyen d'éducation.

Souleymane Astou Diagne, le directeur de cabinet du ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, a invité les jeunes à cultiver l'esprit de discernement, pour identifier le mal du bien.

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