Dakar — L'armée bissau-guinéenne a affirmé, vendredi, que la situation est »totalement sous contrôle » après les affrontements, la veille au soir, entre des soldats de la garde nationale et des membres des forces spéciales.
Les premiers avaient fait irruption, jeudi soir, dans les locaux de la police judicaire pour exfiltrer de leur cellule, le ministre de l'Économie Souleiman Seidi et le secrétaire d'État au Trésor public Antonio Monteiro, soupçonnés de corruption.
Les deux membres du gouvernement avaient été interrogés, hier matin, par la justice sur le retrait suspect de 10 millions de dollars des caisses de l'État et placés en garde à vue.
Les coups de feu ont commencé jeudi soir aux alentours d'une garnison du quartier de Santa Luzia, où s'étaient retranchés les membres de la garde nationale après avoir libéré les deux membres du gouvernement.
Vendredi, le porte-parole de l'armée bissau-guinéenne a déclaré aux journalistes que le commandant de la garde nationale, qui menait l'unité d'assaut, le colonel Victor Tchongo, avait été arrêté.
Ce dernier a affirmé s'être rendu pour "éviter un bain de sang". Plusieurs de ses hommes ont également été arrêtés, d'autres sont en fuite et les deux ministres ont été récupérés sains et saufs, ont indiqué des sources médiatiques.
Ces évènements se sont déroulés alors que le président Umaro Sissoco Embalo se trouve à Dubaï pour la COP 28.
La Guinée-Bissau connaît une instabilité chronique et une série de coups de force depuis son indépendance du Portugal en 1972. La dernière tentative remonte à février 2022.