Ce vendredi soir, le juge d'instruction, chargé de l'enquête au niveau du tribunal militaire, ordonne la mise en liberté provisoire du patron des renseignements, Maxime Eko Eko et de l'homme d'affaires, Jean-Pierre Amougou Belinga. Tous deux restent mis en examen parmi les 14 personnes mises en examen dans ce dossier. L'enquête dans laquelle ils sont inculpés de complicité d'enlèvement et de torture n'est pas encore terminée.
Pour le lieutenant-colonel Sikati, la détention des deux hommes « n'est plus nécessaire à la manifestation de la vérité ». Dans son ordonnance de mise en liberté datée d'aujourd'hui, le juge d'instruction revient sur les auditions des deux principaux prévenus, et de leurs confrontations avec le lieutenant-colonel Justin Danwe, l'homme qui aurait perpétré le meurtre de Martinez Zogo, à leur demande.
D'après le document, le commissaire divisionnaire Eko Eko et six autres membres des renseignements ont affirmé qu'il n'y avait jamais eu de réunion à la DGRE en présence du journaliste. Réunion durant laquelle l'animateur radio était censé avoir insulté le chef des renseignements. Réunion qui n'aurait d'ailleurs fait l'objet d'aucun compte-rendu, indique l'instruction.
Ensuite, Justin Danwe était censé avoir fait un récit du meurtre à son patron les 18 et 23 janvier. Or la secrétaire particulière du commissaire Eko Eko affirme que le lieutenant-colonel Danwe n'est pas venu au bureau avant le 24, et seulement pour évoquer des sujets totalement différents. Par ailleurs, la vidéosurveillance du bureau de Danwe montrerait qu'il est resté à son poste toute la journée du 23.
Concernant Jean-Pierre Amadou Belinga, Justin Danwe l'aurait disculpé durant son interrogatoire. Selon l'officier, l'homme d'affaires n'a pas la qualité pour lui donner des ordres. Les deux millions de FCFA qu'il a reçus de lui étaient pour ses besoins personnels et non pour éliminer Martinez Zogo. Un soutien financier qui était régulier entre les deux hommes, a-t-il dit au juge.