Sénégal: Des professionnels de la mode soulignent l'importance de la formation

Dakar — La fondatrice de Brune magazine, Marie-Jeanne Serbin a souligné, vendredi, l'importance de la formation dans les métiers de la mode où, selon elle, le talent seul ne suffit pas.

« La formation est quelque chose de très essentielle et importante. Vous ne pouvez pas uniquement vous contenter d'avoir du talent. Parce que si vous avez du talent et que vous n'avez pas la technique nécessaire, vous allez faire des choses comme tout le monde et jamais vous n'arriverez à vendre comme vous voudrez", a analysé Mme Serbin.

Elle intervenait à l'occasion d'un panel réunissant de grands noms de la mode africaine présents à Dakar pour participer à la célébration des 40 ans de la marque Collé Sow Ardo démarrée, samedi dernier, et qui se poursuit jusqu'à dimanche.

Les créateurs ont échangé sur le thème "Les métiers de la mode, transmission et accompagnement des femmes et des jeunes".

Marie-Jeanne Serbin a rappelé que la mode qui demande beaucoup de temps et de patience est un métier où on apprend de façon perpétuelle.

"La formation, c'est aussi former son regard et son narratif. Autrement dit, c'est une remise en question permanente", a-t-elle souligné estimant que les Africains doivent profiter du marché du continent qui s'élève à deux milliards de consommateurs au lieu de tourner le regard vers l'Occident.

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Le styliste nigérien Alphadi, fondateur du festival international de la mode africaine (Fima), est revenu sur l'importance de la formation des jeunes.

"Depuis dix, je me bats pour la formation. Raison pour laquelle, j'ai créé une école avec l'appui du Fonds des Nations unies pour le développement dans l'objectif de former les femmes nigériennes voire africaines d'une manière générale", a-t-il expliqué.

En Afrique, le talent ne manque pas, selon Alphadi, qui estime que »c'est plutôt l'accompagnement financier qui fait défaut".

"Nous qui avons réussi, nous devons parrainer les débutants", a-t-il plaidé.

Il s'est dit convaincu que l'industrie de la mode doit sortir des considérations sous régionales et s'unir une bonne fois.

"Depuis qu'on parle de l'Afrique de l'Ouest, de l'Est et Centrale, les choses ne bougent pas. Il n'y a qu'une seule Afrique, donc, il faut qu'on s'unisse », a préconisé Alphadi qui déplore "le manque de considération de la part des gouvernants".

Pour l'organisatrice de cet évènement, celle qui est surnommée "la reine du pagne tissé", Collé Sow Ardo, "l'association africaine de la mode manque de dynamisme et d'initiative".

"Les jeunes doivent être accompagnés pour pouvoir organiser des défilés dans leurs pays et à l'international", a-t-elle plaidé.

Elle a annoncé l'organisation d'une biennale de la mode africaine à Dakar à compter de l'année prochaine.

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