Maroc: La COP28 s'ouvre avec un appel à une action plus efficace face à l' aggravation de la crise climatique

Durrel Halleson, Responsable des politiques et des partenariats au Fonds mondial pour la nature (WWF)

La Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) s'est ouverte, jeudi à Dubaï, avec un appel à l'accélération de l'action collective sur le climat face à l'aggravation de la crise climatique qui provoque des ravages sans précédent dans le monde entier.

Cet événement planétaire, qui se tient du 30 novembre au 12 décembre avec la participation de plus de 160 dirigeants mondiaux, est un moment décisif pour agir sur les engagements climatiques et prévenir les pires impacts du changement climatique.

La COP28 marque la conclusion du "Bilan mondial", la première évaluation des progrès mondiaux dans la mise en oeuvre de l'Accord de Paris de 2015.

Ce Bilan doit servir de catalyseur pour une plus grande ambition dans la réalisation des objectifs de cet accord, au moment où les nations se préparent à soumettre des plans d'action nationaux révisés sur le climat d'ici 2025.

Il présente des actions sur la manière d'accélérer les réductions d'émissions, de renforcer la résilience aux impacts climatiques et de fournir le soutien et le financement nécessaires à la transformation.

Le financement de la lutte contre les changements climatiques est au coeur de cette transformation.

Les progrès réalisés en matière de financement de la lutte contre les changements climatiques lors de cette COP seront essentiels pour instaurer la confiance dans d'autres domaines de négociation et pour jeter les bases d'un "nouvel objectif collectif quantifié" encore plus ambitieux en la matière, qui doit être mis en place l'année prochaine.

Cet événement doit également ouvrir la voie à une transition juste et inclusive vers les énergies renouvelables et à l'abandon progressif des combustibles fossiles et la lutte contre les changements climatiques.

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Intervenant lors de la cérémonie d'ouverture, le secrétaire exécutif d'ONU-Climat, Simon Stiell, a fait observer que la communauté internationale avance trop lentement d'un monde instable qui manque de résilience à l'élaboration des meilleures réponses aux impacts complexes auxquels le monde est confronté, appelant à redoubler d'efforts pour permettre à l'action climatique d'avancer plus vite.

Le Maroc, qui avait accueilli la COP22 à Marrakech en 2016, est fortement présent lors de cet événement planétaire, notamment avec un pavillon mettant en avant l'action climatique des institutions gouvernementales, non gouvernementales et académiques.

La COP28 sera l'occasion de présenter des success stories marocaines, notamment dans les projets d'énergies renouvelables qui font du Royaume un pays pionnier à l'échelle arabe et africaine en la matière.

Plus de 80.000 participants. Un record

La COP28 est officiellement la plus grande COP organisée avec 80.000 participants inscrits sur une liste provisoire qui dévoile pour la première fois leurs fonctions précises, une tentative de l'ONU-Climat de répondre aux critiques face au risque de conflits d'intérêts.

En comptant le personnel technique et sécuritaire, 104.000 personnes peuvent accéder à la "zone bleue" dédiée aux négociations et aux pavillons des Etats ou d'organisations, soit deux fois plus qu'à la COP27 qui détenait jusqu'alors le record avec 49.000 accréditations. Ces chiffres d'accréditations ne correspondent pas forcément aux personnes effectivement présentes à Dubaï.

Près de 23.500 personnes font partie des délégations nationales, avec 1.336 délégués du Brésil, habitué aux délégations COP record, environ 620 pour les Emirats arabes unis qui organisent l'événement, 265 pour la France ou encore 158 pour les Etats-Unis.

Viennent ensuite les 27.208 "overflow" (débordements) des délégations nationales qui emmènent avec elles des chefs d'entreprise, des experts, des représentants d'organisation professionnels, des universitaires mais aussi leur personnel technique. Ceux-ci n'ont toutefois pas accès aux négociations dans la même mesure que les délégués officiels.

Dans l'overflow de la France, on peut notamment signaler le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, mais aussi les dirigeants de Danone, Antoine de Saint-Affrique, de Veolia, Estelle Brachlianoff, d'Engie, Catherine MacGregor, de Sanofi, Paul Hudson, de CMA-CGM, Rodolphe Saadé ou d'EDF, Luc Rémont.

Le fils aîné du milliardaire français et patron de LVMH Bernard Arnault, Antoine, est lui dans la liste des près de 4.900 invités du pays organisateur, aux côtés de Bill Gates et de nombreux autres hommes et femmes d'affaires.

Les organisations non gouvernementales, dont le spectre s'étend des militants environnementaux aux organisations professionnelles effectuant du lobbying, ont obtenu plus de 14.000 accréditations tandis que les journalistes sont venus en masse (près de 4.000 accréditations).

Les représentants de l'ONU, de ses agences et des agences internationales (ainsi que leur "overflow") représentent plus de 4.700 accréditations.

L'absence de règles claires sur les conflits d'intérêts des participants aux COP est souvent critiquée. Jusqu'à cette année, l'ONU ne rendait pas obligatoire de renseigner son "affiliation", en premier lieu son employeur, et la relation précise, y compris financière, avec l'organisation grâce à laquelle l'accréditation était demandée, rendant la détection des lobbyistes ardue.

Séparément, les organisateurs affirment que 400.000 personnes se sont enregistrées pour obtenir un "pass journalier" afin d'accéder à la "zone verte", sorte de foire immense publique dédiée à l'innovation et aux entreprises sur le site de l'Exposition universelle 2020.

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