Madagascar: Midirama - Un avenir, plus que jamais, incertain

L'annonce de la confirmation de la victoire d'Andry Rajoelina par la HCC fut finalement un non-événement puisqu'elle était acquise depuis le 17 novembre. Ses partisans ont eu le triomphe modeste car les contestations de l'opposition n'ont eu aucun effet, tous les rouages du processus électoral étant verrouillés. La seule alternative, qui lui était laissée, était de dénoncer les anomalies et les irrégularités de cette élection, mais cela n'a eu aucun effet sur le résultat final. A présent, c'est un boulevard qui s'ouvre devant le président élu. Lui et son équipe vont préparer son triomphe à Mahamasina, le 9 décembre prochain, à l'occasion de son investiture.

On murmure que cela se fera en présence d'un certain nombre de ses pairs africains. Néanmoins, ce n'est pas la même joie qui est éprouvée par une grande partie de la population s'étant sentie marginalisée lors de cette élection présidentielle. Elle a manifesté son ressentiment, en ne venant pas voter. Aujourd'hui, elle se sent d'autant plus frustrée qu'elle n'a pas vu la traduction de ce refus dans les chiffres officiels. La vie continue et la perception de l'avenir semble, pour le moment, assez diffuse. Les conditions d'existence sont toujours aussi dures. On devrait voir s'installer un certain flottement dans la conduite des affaires de l'État.

L'opposition, quant à elle, a tout de suite annoncé qu'elle considérait cette élection comme illégale et allait continuer la lutte sur tout le territoire, en appelant la population à se joindre à elle. La communauté internationale a pris acte de l'élection du nouveau président et lui demande de « prendre les mesures à même de restaurer un climat de confiance propice au dialogue ». Elle demande, dans un langage diplomatique, la prise en compte des recommandations récurrentes des missions électorales nationales et internationales en vue de renforcer le cadre juridique et électoral.

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C'est toujours vers le Proche-Orient que les yeux de la communauté internationale sont tournés en ce moment. La trêve conclue entre Israël et le Hamas a permis la libération de 30 otages israéliens et 20 étrangers. Elle s'est faite en échange de celle de 80 prisonniers palestiniens. Mais malgré la demande de la prolongation de la trêve par les familles de ceux qui gardent encore l'espoir de voir leurs parents revenir sains et saufs, le cabinet de guerre de Benyamin Netanyahou a décidé de reprendre les hostilités dans Gaza. La diplomatie ne peut plus jouer son rôle dans le contexte actuel, le Qatar principal intermédiaire entre les belligérants paraissant impuissant devant la tournure des événements.

Les échos du conflit russo-ukrainien semblent, en ce moment, moins audibles car les forces armées des deux pays semblent s'être neutralisées. Les Russes sont de moins en moins désavantagés grâce à l'apport de matériels militaires venant de leurs usines qui tournent à plein régime tandis que les Ukrainiens souffrent des séquelles de la guerre au Proche-Orient, les munitions qui leur sont destinées étant maintenant livrées à Israël. Une certaine lassitude commence également à régner en Ukraine, les deux ans de conflit commençant à user nerveusement la population.

Une étape a été franchie dans l'accomplissement d'un processus électoral qui continue d'être contesté. Les jeux sont faits. Le pays a un président élu. Il va prendre ses fonctions bientôt, mais il sait qu'il ne fait pas l'unanimité. Il est maintenant obligé de tenir compte de tous les problèmes qui ont été générés par cette élection. Pour le pays, l'avenir est, plus que jamais, incertain.

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