Afrique de l'Ouest: Journée internationale pour l'abolition de l'esclavage - En Côte d'Ivoire, les archéologues explorent les routes de la traite

On célèbre ce samedi 2 décembre la Journée internationale pour l'abolition de l'esclavage. Que reste-t-il de la mémoire de cette page sombre de l'Histoire ? En Côte d'Ivoire, avec l'appui de l'Unesco, le site de Kanga Nianzé qui constituait un passage pour les esclaves avant l'embarquement pour les Amériques, a été mis en valeur en 2017. Et depuis, plusieurs scientifiques se sont investis dans un vaste programme intitulé « Les routes de l'esclavage ». Ce projet devrait permettre de vulgariser auprès du grand public des sites mémoriels liés à la traite négrière en Côte d'Ivoire.

Les recherches ont permis d'identifier sept itinéraires de la traite négrière. Des routes qui convergent toutes vers Cap Lahou, port négrier où des bateaux ont convoyé près de 85 000 esclaves vers les Amériques.

L'archéologue Hélène Kienon-Kaboré s'est notamment basée sur des objets retrouvés dans certaines communautés, le long de ces circuits. « On a trouvé une cruche qui a été datée entre le XVIème et le XVIIIème siècle. Elle était chez des personnes qui ont gardé des objets qui étaient à leurs grands-parents. Et quand on a daté en regardant les inscriptions qui étaient sur la cruche, on a pu voir que c'était une cruche de la période de la traite négrière. »

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Ces sites renseignent également sur le fonctionnement de la traite négrière, nous explique le professeur Donigma Coulibaly, historien à l'université Félix Houphouët Boigny d'Abidjan. « Par ce site-là, on a les marchés, les transactions, comment se faisaient les transactions, qui sont ceux qui étaient les intermédiaires de ce commerce négrier. »

Les recherches se poursuivent encore. Et sur le terrain, les scientifiques se heurtent régulièrement, au mutisme des populations, poursuit le professeur Donigma Coulibaly. « Ceux qui détiennent encore cette histoire dans nos sociétés sont très peu nombreux. La seconde difficulté, c'est que ce sont des questions dont les populations ne veulent pas parler, parce que présenter le commerce négrier atlantique comme ça, c'est faire du tort à autrui, donc nous sommes contraints de faire des enquêtes fermées pour avoir quelques informations. »

Ces sites doivent encore être certifiés par l'Unesco, afin de mieux vulgariser ce patrimoine mémoriel.

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