Macky Sall ne lâche pas les géants pollueurs de l'environnement mondial. Les pays en développement, particulièrement les Etats africains dont le Sénégal, ne doivent pas être condamnés à payer les pots qu'ils n'ont pas cassés. Après la tribune des Nations Unies et récemment en Allemagne où il a plaidé la cause du continent, le président de la République réitère son appel à une justice climatique pour sauver la planète plutôt que la condamnation de nos pays «à choisir entre le développement et la protection de l'environnement». C'était hier vendredi, à Dubaï, lors du panel des chefs d'Etat et de Gouvernements à la 28e La Conférence des Parties (Conference of the Parties - COP28) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
«Le Sénégal reste préoccupé par les mesures unilatérales visant à interdire le financement à l'étranger de sources d'énergies fossiles y compris le gaz pendant que les principaux pollueurs continuent de faire usage de sources d'énergies plus polluantes comme le charbon». C'est le président de la République, Macky Sall, qui à travers l'exemple du Sénégal, expose ainsi les préoccupations de tout le continent africain face aux «mesures unilatérales visant à interdire le financement à l'étranger des sources d'énergies fossiles» décidés par les pays développés, les plus grands pollueurs du monde. Il s'exprimait hier, vendredi 1er décembre 2023, à Dubaï, lors du panel des chefs d'Etat et de Gouvernements à la 28e La Conférence des Parties (Conference of the Parties - COP28) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Mieux, le président Macky Sall «vote» pour une justice climatique épousant les objectifs de développement du continent, conformément à la déclaration de Nairobi, au Kenya, sanctionnant le Sommet africain sur le climat. «Nous appelons à une transition énergétique juste et équitable. Nos pays ne doivent pas être condamnés à choisir entre le développement et la protection de l'environnement», a-t-il dit.
D'ailleurs, dans le cadre de la matérialisation de cette option pour une «transition énergétique juste et équitable» relève-t-il, le Sénégal a signé un partenariat dont l'ambition est de porter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique de 31 % à 41% d'ici à 2030. Ce groupe des pays partenaires internationaux accompagne notre pays dans la mise en oeuvre de cette directive, pour mobiliser 2,5 milliards d'euros, soit près 1639 milliards FCFA, a salué Macky Sall qui dénonce le fait que les Etats africains s'endettaient «à prix fort» pour lutter contre le réchauffement du climat dont il ne sont pas responsables, parce que y contribuant à environ 3%.
«Nous nous sommes beaucoup mobilisés pour le reboisement dans le cadre de la mise en oeuvre de la Grande Muraille verte, un programme qui regroupe 11 pays africains», a cité le président de la République. Non sans lister les efforts internes au Sénégal, allant dans ce sens, notamment dans le cadre de la réalisation de projets sobres en carbone et résilients au changement climatique que sont, le Train express régional (TER) et le Bus transit rapide (BRT), en plus des énergies renouvelables dans son mix énergétique et des programmes de reboisement.
PRENDRE LES BONNES DECISIONS, «SI NOUS VOULONS QUE CETTE 28E COP NE SOIT PAS JUSTE UNE COP DE PLUS»
En attendant, le président Macky Sall invite les décideurs du monde, la communauté internationale, à oeuvre pour Dubaï 2023 ne soit pas une COP de plus, prenant les bonnes décisions en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. «Si nous voulons que cette 28e COP ne soit pas juste une COP de plus (....), il nous faut, en fin, prendre les bonnes décisions en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, prendre les bonnes décisions en matière de gestion des pertes et dommages, de mobilisation des ressources, de transition énergétique juste et équitable et de mobilisation des ressources financières», a-t-il dans l'APS.
Pour Macky Sall, la communauté internationale doit faire en sorte que les financements annoncés soient disponibles et accessibles selon des procédures diligentes et transparentes. Et de rappeler qu'au titre des engagements convenus, il y a le doublement du financement de l'adaptation tel que décidé à la COP 26 à Glasgow pour mobiliser 40 milliards de dollars d'ici 2025. «Il y a également l'opérationnalisation effective du fonds créé à la COP 27 et dédié aux pertes et dommages associés au changement climatique», a-t-il ajouté.
Macky Sall reste convaincu qu'avec un bilan mondial aussi faible et déficitaire, l'heure est au constat du réchauffement climatique, à l'action urgente et solidaire pour «sauver la planète, notre habitat commun». «Ce qui fera de cette COP 28, le succès attendu par nos peuples», a-t-il encore soutenu.