La timidité constatée dans le déroulement de la campagne électorale à Kinshasa, se justifie, selon les experts interrogés par Radio Okapi, par les difficultés qu'éprouvent des candidats et leur impréparation. Mais aussi aux doutes sur la tenue des élections.
Pour Dieudonné Mirimo, rapporteur de la CEI [ancienne CENI] en 2006, cette timidité s'explique par les défis même de ce cycle électoral :
« Ce cycle électoral a de multiples défis : sécuritaires, financiers, logistiques. Ce qui laisse présager que les élections pourraient ne pas se tenir le 20 décembre. Et c'est ce qui explique à mon avis, la timidité sur terrain. Les candidats ont un problème d'argent parce qu'ils attendaient, je crois, le financement de la campagne par leurs partis et regroupements politiques. La crise financière est passée par là. Ce qui fait que les candidats hésitent d'engager beaucoup de dépenses ».
De son côté, Joseph Nkongolo, analyste politique, ajoute notamment l'impréparation de plusieurs candidats, comme l'une des causes majeures de cette campagne encore timide.
« Il y a une sorte de perversion de ce processus électoral depuis 2006. L'opinion croit qu'il faut échanger sa voix contre un bien. Ce qui fait que le terrain électoral devient très difficile sans moyens. Le seuil de recevabilité a poussé les regroupements politiques à augmenter le nombre d'électeurs pour atteindre le seuil. On a ramassé des gens qui n'avaient aucune vision et des moyens personnels pour faire les élections », explique Joseph Nkongolo.
« Sans moyens de l'Etat, sans l'argent des plates-formes, vous comprenez qu'il n'y a pas assez de gens qui font la campagne électorale. A l'intérieur où je suis, les routes sont en défection très avancée, si vous n'avez pas un moyen performant, vous ne saurez pas vous déplacer », ajoute-il.
Malgré cette timidité, la CENI rassure : les élections auront lieu le 20 décembre.