Niger: Diplomatie - L'ambassadrice des USA présente la copie figurée de la lettre de créance

3 Décembre 2023

Le ministre des affaires étrangères, de la coopération et des nigériens à l'extérieur, M. Bakary Yaou Sangaré a reçu, en fin de journée du samedi 2 décembre 2023 dans les locaux de son département ministériel, la copie figurée de la lettre de créance de Mme Kathleen Fitzgibbon, ambassadrice des États-Unis d'Amérique accréditée au Niger marquant ainsi le retour progressif du pays sur la scène internationale. Rapporte l'Anp.

Mme Kathleen Fitzgibbon prend fonction au Niger en qualité d'ambassadrice Extraordinaire et Plénipotentiaire des États-Unis d'Amérique auprès du Niger. Après la réception de la copie figurée de la lettre de créance de l'ambassadrice, le ministre Bakary Yaou Sangaré s'est dit animé par un sentiment de satisfaction parce que cela prouve que les partenaires sont entrain de revenir et cela marque le retour du Niger sur la scène internationale.

« Nous sommes en train de déployer tous les moyens qui sont à notre disposition pour faire en sorte que les partenaires reviennent et qu'ils aient confiance à notre gouvernement et comprennent notre situation tout en acceptant d'aider le Niger à résoudre son problème qui est purement interne, mais pas en imposant des solutions »n a déclaré le ministre nigérien des affaires étrangères pour qui «  les  États-Unis ont compris cela et c'est ce qui prouve la présence de l'ambassadrice aujourd'hui avec la copie figurée de sa lettre de créance et présentera bientôt la lettre de créance au chef de l'État ».

Malgré leur loi qui interdit au gouvernement américain de coopérer avec un régime militaire, ils sont là et « c'est à nous donc de les convaincre maintenant pour qu'ils sachent que les militaires ne sont pas là pour rester éternellement » a poursuivi le ministre Sangaré.

A cet effet, « on s'est entendu qu'au fur et à mesure qu'on avance dans cette transition, ils vont revoir l'enveloppe de la coopération car toutes les coopérations sont suspendues sauf pour le volet humanitaire et nous sommes en train de travailler sur la prochaine étape qui sera la coopération militaire, car nous en avons besoin, pas pour que leurs soldats viennent combattre auprès de nos soldats, mais qu'ils nous aident dans des domaines où pour le moment nous n'avons pas suffisamment de moyen, notamment la maîtrise du ciel, et les informations » a-t-il annoncé.

Pour le ministre Sangaré, c'est pour le pays, « une nouvelle ère, un Niger nouveau qui a de nouvelles conditions pour la coopération et on a été clair sur le fait qu'il ne s'agit plus du Niger d'avant 26 juillet où quelqu'un décidait à notre place et on était obligé de subir, maintenant c'est à travers les négociations qu'on parvient à des termes convenables et acceptables pour la coopération ».

« Ainsi, s'il faut qu'on s'en passe de ceux qui ne sont pas prêts pour ce changement, on le fera, car les autorités en place ont décidé de ne plus tendre la main car chacun a besoin de l'autre » a-t-il averti notant par ailleurs qu'ils ont aussi évoqué la question de l'Aes « dont je viens d'expliquer à l'ambassadrice que c'est une question de survie et grâce à l'attitude de la France et de la Cédéao, nous avons compris que ce que nous cherchons depuis 63 ans, était juste là ».

Parlant des Etats membres de l'Alliance des États du Sahel Aes, « de juillet à aujourd'hui, nous avons parcouru un chemin incomparable avec eux et nous avons une coopération sincère et obligatoire car nous sommes voisins et à trois, on est plus fort » a souligné le ministre des affaires étrangères.

« On s'est rendu compte, avec l'embargo qui nous a été imposé, qu'on a des atouts car les autres pays ont aussi besoin des pays enclavés que nous sommes car nous avons une offre diverse de choisir parmi tous les pays frontaliers ayant accès à la mer, avec qui on veut travailler alors que si nous, à trois, décidons de ne plus utiliser leurs ports, ils perdent beaucoup » a-t-il indiqué.

« C'est pourquoi nous nous sommes décidés à rester ensemble et mutualiser nos moyens pour pouvoir être plus forts et être respectés, et nous sommes rassurés que chacun de ces trois pays est prêt à représenter l'autre partout » a-t-il fièrement fait savoir tout en avertissant que « s'il faut que nous quittions la Cédéao ou l'Uémoa, nous le ferons car l'attitude de l'Uémoa vis-à-vis du Niger aujourd'hui fait plus mal et s'il faut que nous restions, les dirigeants de ces institutions doivent comprendre que ce sont des institutions d'intégration, faute de quoi, nous ne resterons pas»

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