En Côte d'Ivoire, cette semaine, s'est tenue la huitième édition de la conférence internationale de la cardiologie. Pendant deux jours, d'éminents chirurgiens cardiologues du continent ont échangé leur expérience. Leur plaidoyer portait sur une cause : les difficultés d'accès à la chirurgie cardiaque pour les enfants. Selon l'Association africaine des cardiologues, cela concerne 10 millions d'enfants sur le continent.
La chirurgie à coeur ouvert est de plus en plus pratiquée dans les hôpitaux mais cette opération est encore très restreinte pour les enfants atteints de maladies cardiaques. Au Mali par exemple, les médecins opèrent en priorité les cas les plus graves. Depuis l'ouverture d'un centre de chirurgie cardio-vasculaire, en 2018, à Bamako, près de 600 enfants ont pu être soignés. Mais beaucoup n'ont pas pu être pris en charge, comme le constate le Dr Baba Ibrahima Diarra, qui dirige ce service.
« Nous sommes à 4 883 enfants qui sont sur la liste d'attente. Nous voyons les enfants les plus fatigués et nous essayons de les opérer le plus rapidement possible avant qu'il ne soit trop tard », précise le Dr Baba Ibrahima Diarra
Le coût élevé de cette opération constitue le principal blocage. Le Dr Adama Sawadogo dirige le service de cardiologie du CHU de Tengandogo, à Ouagadougou, au Burkina Faso.
« La difficulté reste le financement de ces opérations qui coûtent, au minimum, entre 3 et 4 millions de FCFA. Ce sont les ONG qui prennent en charge plus de 50 %. Il y a également les familles et aussi l'État », souligne le Dr Adama Sawadogo.
Pour lever ce frein, les médecins misent sur la couverture maladie universelle.
« C'est à nous d'insister pour que ces enfants malades du coeur soient pris en compte. 50 à 60% d'entre eux meurent dans la première année de vie, s'ils ne sont pas traités », explique le professeur Hervé Yangni-Angaté qui préside l'Association africaine de chirurgie cardio-vasculaire.
Dans une déclaration, produite en 2019, l'Association des cardiologues insistait par ailleurs sur le manque de formation et de financement de cette discipline.