En raison d'irrégularités, les élections avaient été annulées par le Conseil d'État dans neuf communes et une région. Dimanche, au lendemain de la journée de vote, les résultats ont été rapidement proclamés par la Commission électorale Indépendante (CEI), sauf pour la ville de Ferkessédougou où le scrutin s'est déroulé dans un climat de grande tension.
À San Pedro, deuxième centre économique du pays, la dissidente RHDP Nakaridja Cissé l'emporte avec 50% des voix devant le maire sortant issu du parti au pouvoir Félix Miézan Anoblé et surtout devant le candidat de la coalition PDCI-PPA-CI Sylvanus Kla Koué. Une victoire nette, alors que le scrutin de septembre, finalement annulé, avait été très serré. C'est la deuxième fois qu'une femme va diriger la ville de San Pedro, premier port d'exportation de cacao du monde.
Dans ces scrutins renouvelés, tous les gagnants de la première élection ont de nouveau gagner sauf à Koumbala, où le candidat RHDP l'emporte. Le parti présidentiel empoche aussi la petite ville de Kouibly, ainsi que la région du Guémon. Le RHDP dirige donc 26 régions sur 31. Antoine Assale Tiemoko, indépendant, est élu maire de Tiassalé. Le candidat du PDCI Joachim Laguikouassi devient le premier magistrat de la ville d'Oumé.
Si ces nouvelles élections ce sont globalement bien déroulées, le scrutin a dégénéré à Ferkéssédougou. Des individus ont investi le bureau local de la CEI pour détruire le matériel électoral rendant impossible la proclamation des résultats. Un proche du candidat Ouattara Kawéli, membre du GPS, le parti de Guillaume Soro, impute ces actes délictueux à des jeunes militants RHDP. « Ferké était comme une ville assiégée, la police avait envahi la ville. Le RDHP a déployé des gros bras pour terroriser la population », dénonce aussi Hamed Kassambara, qui estime que malgré tout, son candidat est sorti vainqueur de l'élection.
Le rapport du superviseur de la CEI à Ferkéssédougou est attendu pour savoir si l'élection devra se rejouer une troisième fois dans cette localité.