La société civile burkinabé très inquiète suite à l'enlèvement du docteur Daouda Diallo. Ce pharmacien est un défenseur des droits de l'homme reconnu dans le pays et à l'international. Il a été kidnappé vendredi après-midi devant le service des passeports à Ouagadougou par des inconnus en civil.
La Coalition citoyenne pour le Sahel à laquelle il appartient demande une réponse immédiate du gouvernement, notamment une enquête sérieuse pour retrouver au plus vite Daouda Diallo. « On est tous sous le choc, concernés et très inquiets », déplore Binta Sidibé-Gascon. La présidente de l'Observatoire Kisal rappelle que les enlèvements et les disparitions forcées sont récurrentes, mais elle craint surtout que Daouda Diallo soit une nouvelle victime du décret de mobilisation générale qui permet de réquisitionner dans le cadre de cette lutte contre le terrorisme.
« Ce décret a déjà été utilisé sur d'autres personnalités qui ont été réquisitionnées de force et envoyées au front, souligne-t-elle. Les familles n'ont toujours pas de nouvelles. Daouda Diallo fait partie de cette longue liste de personnes réquisitionnées. Il y avait des personnalités politiques, des journalistes. Le point commun, c'est de s'exprimer sur la situation sécuritaire du pays. Ce serait le motif de leur réquisition et de les amener au front. »
La présidente de l'Observatoire Kisal attend aujorud'hui « la libération sans délai et sans condition » du docteur Daouda Diallo, ainsi que « des garanties sur son intégrité physique et psychologique ». « On souhaiterait quand même que les autorités burkinabè lancent des enquêtes et que les personnes qui ont commis cet acte soient traduites en justice. »