La session parlementaire de fin d'année en cours a aussi été l'occasion pour le gouvernement de présenter son projet de loi d'un nouveau code minier. Il a été adopté à l'Assemblée nationale et au Sénat. Il est à présent en attente de promulgation. Le précédent code n'avait que sept ans. Il a été adopté en 2016. Mais son décret d'application n'a jamais été publié. Entre-temps, fin 2020, la Sonamines a été créée. Il fallait donc un nouveau texte autour de cette jeune Société nationale des mines
Comme l'a précisé devant les parlementaires le ministre par intérim des Mines, le professeur Fuh Calistus Gentry, ce nouveau code adopté en novembre « place la Sonamines au centre de l'activité minière ». Pour en faire la seule compétente pour l'achat et la commercialisation de l'or et du diamant. Et l'interlocutrice incontournable pour tout partage de production.
Or, diamant, mais aussi argile, calcaire, fer ou cuivre... Le Cameroun dispose d'importantes ressources peu exploitées. La carte des demandes de permis de recherche montre que les dix régions sont concernées. Mais la contribution du secteur à la richesse nationale reste faible. Un secteur encore majoritairement artisanal. Et informel.
Parmi les critiques à l'encontre de ce nouveau code minier, le vice-président du parti SDF, l'économiste Louis-Marie Kakdeu, regrette le maintien d'une logique de centralisation qui n'associe pas suffisamment les collectivités locales et d'une logique d'exportation de la production sous forme de matière première. Il estime que le texte n'incite pas à la transformation locale et au développement d'une industrie.
Justin Kamga, de l'association Foder (Forêts et développement rural) déplore le manque de consultation des acteurs de terrain dans l'élaboration du code. Il espère que la société civile pourra entrer au Conseil d'administration de la Sonamines.