Un peu plus de quatre mois après le coup d'État, le Niger est toujours sous sanctions de la Cédéao, les frontières avec le Bénin et le Nigeria fermées. Parmi les conséquences qui se font sentir : les difficultés rencontrées par les organisations internationales et ONG pour acheminer l'aide humanitaire dont ont besoin un peu plus de 4 millions de Nigériens, selon les chiffres des Nations unies. Il y a deux semaines, le Programme alimentaire mondial annonçait l'arrivée de six camions. Une première depuis le 26 juillet, mais qui est loin de combler tous les besoins.
L'arrivée de ces six camions est une bonne nouvelle, pour le Programme alimentaire mondial. Ces produits nutritionnels doivent permettre de prendre en charge plus de 47 000 enfants pendant deux mois. Mais c'est aussi une goutte dans l'océan, avertit l'organisation.
Six camions seulement depuis fin juillet, alors que l'équivalent de 200 autres sont encore bloqués à l'extérieur, selon le PAM. Mi-novembre, des produits similaires manquaient dans plus de 1 200 centres de santé.
Pour arriver au Niger, les camions sont partis du Togo, puis passés par le Burkina Faso, sous escorte, suite à un accord entre les autorités nigériennes et burkinabè. Une alternative à la route du Bénin, avec lequel les frontières sont fermées, mais que les organisations humanitaires ne jugent pas viable en raison des coûts élevés, des contraintes sécuritaires, et donc, d'un rythme insuffisant par rapport aux besoins humanitaires du Niger.À lire aussiAu Niger, la fin de l'aide internationale représente un manque à gagner considérable
Certaines organisations, qui avaient reçu leur approvisionnement annuel avant le coup d'État, voient leurs stocks commencer à s'amenuiser. Celles qui le peuvent se tournent vers les marchés locaux, mais tous les produits n'y sont pas disponibles. Elles plaident aussi pour une réouverture de la route béninoise