Afrique de l'Est: La Somalie salue la décision de l'ONU de lever l'embargo sur les armes

Trente-et-un ans après l'avoir décrété, l'ONU décide de lever l'embargo sur les armes en Somalie. Cette mesure, prise en 1992 alors que le pays était entré en guerre civile, interdisait toute vente, export ou transfert d'armes à Mogadiscio. La décision prise vendredi 1er décembre par le Conseil de sécurité des Nations unies est avant tout symbolique, mais reste saluée par le pouvoir somalien qui se dit désormais en meilleure position pour combattre notamment les islamistes shebabs.

C'est une victoire diplomatique pour le président somalien. La levée de l'embargo vient récompenser les efforts de Hassan Cheikh Mohamoud, élu en 2022 et qui a déclaré « une guerre totale » contre les islamistes shebabs. L'armée a remporté des victoires et repris du terrain, mais son offensive patine désormais depuis plusieurs mois. Les Nations unies ont quand même mis fin aux restrictions, marquant ainsi leur soutien.

Une décision avant tout symbolique. L'embargo avait déjà été assoupli en 2013 et le gouvernement pouvait importer des armes s'il notifiait le comité de sanction de l'ONU.

L'embargo datait de 1992, un an après la chute du président Siad Barré et le début de la guerre civile. La Somalie était alors tombée dans l'anarchie. Les armes circulaient à grande échelle, souvent entre les mains des seigneurs de guerre. Elles avaient ensuite été récupérées par les Tribunaux islamiques, ancêtres des terroristes shebabs.

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Mais la Somalie a changé. Les islamistes contrôlent encore partiellement territoire, mais l'État en a reconquis une partie, notamment la capitale Mogadiscio en 2011, avec l'aide de la force africaine Amisom.

Le président somalien a promis que les armes ne constitueraient pas « une menace pour le peuple et le monde ». Son Premier ministre a lui annoncé que le pays allait désormais « vaincre facilement les shebabs. Le pays va pouvoir fournir des armes sophistiquées et reconstruire son armée », a déclaré un Hamza Abdi Barre très optimiste, alors que les experts estiment qu'un anéantissement des shebabs est pour l'instant illusoire.

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