Ile Maurice: Comme un sentiment d'injustice pour les autres salariés...

3 Décembre 2023

À partir de janvier 2024, le revenu minimum garanti sera de Rs 17 000. Actuellement, il est de Rs 15 000. Si l'annonce a été accueillie comme une bouffée d'air frais par des employés concernés, une grande partie se demande désormais s'il y aura des réajustements à leurs salaires à eux...

Le salaire minimum a ainsi augmenté de Rs 3 425, passant de Rs 11 575 à Rs 15 000. Avec l'allocation de la CSG de Rs 2 000, le revenu minimum garanti est de Rs 17 000. «Bonne décision», disent les uns, alors que les autres, reprenant les propos du ministre du Travail Soodesh Callichurn lors de sa conférence de presse de vendredi, rappellent qu'avant la loi sur le salaire minimum, les cleaners touchaient Rs 1 500 par mois.

«Les gens disent que c'est à cause des élections, mais cela va quand même aider ceux qui ont un salaire bas. C'est une bonne décision», peut-on lire parmi les commentaires laissés sur lexpress.mu. «C'est un bon début. Il faudrait que d'autres hausses similaires suivent l'année prochaine», avance encore un internaute, au milieu des «Bravo, M. le ministre», ironiques ou pas.

Mais la joie des uns n'est pas partagée par les autres. «Donc, après trois ans d'études, j'aurais le même salaire qu'une personne qui a commencé à travailler sans diplôme», fait valoir un jeune Trainee Nurse, qui vient d'être embauché dans le service public. Après ses trois années d'études, selon le Remuneration Order, un Trainee Nurse touche Rs 16 525, alors qu'un infirmier a droit à une base salariale de Rs 19 525. Le problème, fait ressortir notre interlocuteur, est que désormais, il aura le même salaire qu'une personne sans diplôme, avec un travail moins dur, impliquant moins de responsabilités.

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Un autre employé, dans la même situation, se demande comment une personne sans qualifications ne touchera qu'environ Rs 2 000 de moins qu'un infirmier qualifié et qui a déjà fini la formation. Pour l'instant, aucune annonce sur un réajustement des salaires n'a été faite, et le prochain rapport du Pay Research Bureau est prévu pour 2026, et les employés expriment déjà leur mécontentement face à cette situation.

D'ailleurs, le mécontentement n'est pas que dans le service public, car dans le secteur privé, les mêmes injustices sont mises en avant. Encore une fois, des réajustements sont réclamés. «Augmenter le salaire de ceux qui ne gagnent pas beaucoup d'argent est une bonne chose. Mais ceux qui ont étudié, ceux qui ont des années d'expérience, ils n'ont rien. C'est discriminatoire!» avance un internaute. D'autres encore, se demandent pourquoi la classe moyenne est encore une fois laissée pour compte. «Après avoir travaillé pendant 10 ans au sein d'une compagnie, tu dois attendre une promotion avant d'avoir une hausse insignifiante. Apré, to gagn enn bann ki kouma kit lekol al travay gagn mem lapay ki twa», s'insurge un autre.

Par ailleurs, en ce qu'il s'agit du revenu minimum, Xavier-Luc Duval a exprimé son désaccord avec le mode de paiement, affirmant que les conglomérats engrangeant des profits considérables devraient s'assurer des Rs 2 000 supplémentaires pour leurs employés au lieu de puiser du fonds de la CSG.

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