Après le Mali l'an dernier, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé, le 2 décembre, leur départ de l'organisation antijihadiste G5 Sahel.
Crée en 2014, pour lutter contre le jihadisme au Sahel, le G5 Sahel était composée du Mali, du Burkina, du Niger, de la Mauritanie et du Tchad. Neuf ans après, le Burkina et le Niger ont décidé « en toute souveraineté de se retirer de l'ensemble des instances et organes du G5 Sahel, y compris la Force conjointe ». La décision a pris effet le 29 novembre, a indiqué les deux pays dans un communiqué conjoint. Selon Ouagadougou et Niamey, « l'organisation peine à atteindre ses objectifs ».
« Pire, les ambitions légitimes de nos Etats, à faire de l'espace du G5 Sahel une zone de sécurité et de développement sont contrariées par des lourdeurs institutionnelles, des pesanteurs d'un autre âge qui achèvent de nous convaincre que la voie de l'indépendance et de la dignité sur laquelle nous sommes aujourd'hui engagés est contraire à la participation au G5 Sahel dans sa forme actuelle », ont-ils poursuivi.
Ils ont affirmé avoir pris une « responsabilité historique » en quittant une organisation qui « saurait servir les intérêts étrangers au détriment de ceux des peuples du Sahel, encore moins accepter le diktat de quelque puissance que ce soit au nom d'un partenariat dévoyé et infantilisant qui nie le droit à la souveraineté de nos peuples et de nos Etats ».
En mai 2022, le Mali, également gouverné par des militaires depuis 2020, avait quitté le G5 Sahel, invoquant une organisation « instrumentalisée par l'extérieur ».
Les cinq pays du G5 Sahel avaient créé en 2014 cette organisation puis lancé en 2017 sa force militaire. Seuls le Tchad et la Mauritanie sont désormais membres de cette organisation. Largement financée par l'Union européenne, cette force représentait aux yeux des partenaires internationaux du Sahel une porte de sortie dans une région en proie aux violences jihadistes. Mais les opérations conjointes sont restées peu nombreuses et la situation sécuritaire au Sahel n'a cessé de se dégrader.
Rappelons qu'en fin novembre, au moins quarante civils ont été tués dans une attaque jihadiste massive contre une base militaire, à Djibo dans le nord du Burkina Faso, selon l'ONU.
Les chefs de la diplomatie du Mali, du Niger et du Burkina ont proposé vendredi soir la création d'une confédération, avec pour ambition de parvenir à terme à une fédération. Les trois ministres ont insisté sur la diplomatie, la défense et le développement « pour consolider l'intégration politique et économique » entre les trois pays.
A Ouagadougou, plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi, en soutien au régime de transition conduit par le capitaine Ibrahim Traoré.