Guinée Bissau: Le président Embalo dissout le Parlement après la «tentative de coup d'État»

Président Umaro Sissoco Embalo de la Guinéee-Bissau

Il avait dénoncé « une tentative de coup d'État » ce samedi : le président Umaro Sissoco Embalo reprend la main à Bissau, quatre jours après des affrontements qui ont semé la panique dans la capitale. Ce lundi matin, le président bissau-guinéen a décidé de dissoudre le Parlement, dominé par l'opposition.

Une réunion du Conseil d'État a été convoquée au palais présidentiel, à l'initiative du président Umaro Sissoco Embalo, ce lundi matin. Parmi les membres de ce Conseil, tous les représentants des grands corps de l'État, le président de la Cour Suprême, le président de l'Assemblée nationale, Domingos Simões Pereira, et le Premier ministre Geraldo Martins, ainsi que les leaders des partis politiques.

À l'ordre du jour : la dissolution de l'Assemblée nationale, annoncée ce lundi par le président Embalo, trois jours après des évènements qu'il a qualifiés de « tentative de coup d'État », qui entraîne mécaniquement une dissolution du gouvernement de cohabitation.

Cette option était plus qu'envisagée tant il est vrai que depuis les élections législatives de l'été dernier, la cohabitation est des plus dures et complexes entre le chef de l'État et le Parlement d'opposition victorieux au sein de la plateforme de l'Alliance inclusive-Terra Ranka. La tentative du coup d'État de la semaine dernière, provoquée par un interrogatoire de police à l'encontre de deux ministres de cette opposition, en est l'illustration.

Nouveau scrutin législatif

Tandis qu'ils étaient interrogés, des éléments de la Garde nationale ont fait irruption dans les locaux de la police judiciaire, jeudi soir, pour les libérer. Une ingérence des forces de sécurité intolérable pour le président Embalo, qui a donc décidé de faire table rase du paysage politique actuel en provoquant un nouveau scrutin législatif. Des élections anticipées pour tenter de ramener un peu de sérénité dans le pays et d'équilibre entre législatif et exécutif.

« La date des prochaines élections législatives sera fixée le moment opportun, conformément aux dispositions (...) de la Constitution », indique ce lundi un décret présidentiel communiqué à la presse. Le président Embalo invoque la « complicité » entre la Garde nationale et « certains intérêts politiques au sein même de l'appareil d'État ».

« Après cette tentative de coup d'État menée par la Garde nationale et devant les preuves fortes de l'existence de complicités politiques, le fonctionnement normal des institutions de la République est devenu impossible. Ces faits confirment l'existence d'une grave crise politique », a-t-il ajouté.

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