Dakar — La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) "condamne fermement [...] toutes les tentatives visant à perturber l'ordre constitutionnel" en Guinée-Bissau et appelle les autorités de ce pays à faire arrêter et à poursuivre leurs auteurs en justice.
"La CEDEAO condamne fermement la violence et toutes les tentatives visant à perturber l'ordre constitutionnel et l'État de droit en Guinée-Bissau", déclare l'institution d'intégration régionale dans un communiqué parvenu lundi à l'APS.
Elle dit avoir "appris avec une profonde préoccupation les violences qui ont éclaté à Bissau, aux premières heures du vendredi 1er décembre 2023".
"La CEDEAO appelle par ailleurs à l'arrestation et à la poursuite des auteurs de ces incidents, conformément à la loi", ajoute le communiqué.
L'organisation "exprime sa pleine solidarité avec le peuple et les autorités constitutionnelles de la Guinée-Bissau", l'un de ses États membres.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, des affrontements ont opposé des membres de la Garde nationale (Gendarmerie) aux forces spéciales bissau-guinéennes, selon plusieurs médias.
Les premiers sont allés exfiltrer deux ministres accusés de "corruption" et placés en détention par la Police nationale, avant de se retrancher dans une caserne, dans le sud de Bissau.
Les heurts ont fait au moins deux morts, selon des sources médiatiques.
"Complicité"
Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, a dissous l'Assemblée nationale du pays où l'opposition est majoritaire, a annoncé, lundi, le bureau chargé des relations publiques de la présidence bissau-guinéenne.
Cette décision "effective dès aujourd'hui" survient trois jours après des affrontements armés à Bissau, la capitale, que M. Embaló considère comme une "tentative de coup d'État".
Il a dénoncé une "complicité" entre des éléments la Garde nationale (Gendarmerie) et "certains intérêts politiques au sein même de l'appareil d'État".
Umaro Sissoco Embaló a également accusé l'Assemblée nationale, où son parti est minoritaire, d'avoir "préféré défendre des membres de l'exécutif soupçonnés d'actes de corruption portant gravement atteinte aux intérêts supérieurs de l'État".
"La date des prochaines élections législatives sera fixée le moment opportun, conformément aux dispositions [...] de la Constitution", annonce un décret de M. Embaló communiqué à la presse.
Les coups d'État à répétition font de la Guinée-Bissau l'un des pays les plus instables du monde.