En République démocratique du Congo (RDC), la campagne pour les élections générales du 20 décembre 2023, bat son plein. Le «mercato» politique entre les différents candidats à la présidentielle, entre désistements et ralliements, est tout aussi dynamique.
En effet, 26 au départ, ils ne sont plus que 22 en lice pour la magistrature suprême. Pour cause : quatre des prétendants au Palais de la Nation de Kinshasa se sont ralliés à Moïse Katumbi. Le dernier ralliement en date, est celui du député Delly Sesanga.
Le leader du parti ENVOL (Ensemble des volontaires pour le développement de la RDC), a rejoint le navire Katumbi, le 3 décembre dernier, au moment où le président sortant, Félix Tshisékédi, candidat à sa propre succession, avait suspendu sa campagne à la suite d'un drame ayant fait six morts le 1er décembre dernier à l'issue d'un meeting.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le camp de l'ancien gouverneur du Katanga, richissime homme d'affaires, se renforce, et le président Tshisékédi a plutôt du mouron à se faire. Surtout qu'en plus de ce retour en force de Katumbi, bien des candidats dont Martin Fayulu, avec sa coalition Lamuka, ou encore le docteur et prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege, sont en embuscade.
En fait, il faut le dire, même avec la vingtaine de candidats en lice, la présidentielle du 20 décembre prochain va se jouer entre quatre grandes figures que sont le président sortant Félix Tshisékédi, Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Denis Mukwege.
Et le champion de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a déjà le sommeil trouble d'autant qu'il se susurre que l'option d'une possible coalition entre le candidat malheureux de la présidentielle de 2018 et le Nobel de la paix, est dans les tuyaux.
Les deux hommes auraient même engagé des discussions bien poussées dans ce sens, selon des indiscrétions qui émettent tout de même un bémol: la question du leadership reste toujours posée.
L'opposition amenuise ses chances si elle part en rangs dispersés, à cette présidentielle à un tour
Pourtant, le dernier débarqué dans le camp de Moïse Katumbi avait bien expliqué l'enjeu: «Notre mode de scrutin présidentiel (...) ne laisse guère de choix, pour échapper au piège de la dispersion des voix, que de nous rassembler pour desserrer l'étau de la fraude électorale ».
En tout cas, c'est le grand défi que doit relever l'opposition congolaise: réussir une candidature unique. Et en l'occurrence, il y a encore du chemin à faire, chacun préférant rester tête de rat que d'être queue d'éléphant.
Du reste, c'est ce qui explique, en partie, l'échec de l'option de la candidature commune discutée en conclave, du 13 au 17 novembre, à Pretoria en Afrique du Sud, entre certains candidats dont Moïse Katumbi et Dr Denis Mukwege.
De toute évidence, il en faut plus que des mini-coalitions ou alliances pour inquiéter le président sortant, Félix Tshisékédi qui, du reste, a les moyens de l'Etat à sa disposition pour aller à la pêche aux voix dans un aussi vaste pays qu'est la RDC. C'est dire donc que l'opposition amenuise ses chances si elle part en rangs dispersés, à cette présidentielle à un tour.