La consommation de drogues en Afrique de l'Ouest est en nette hausse, selon un rapport du Réseau épidémiologique ouest-africain sur la consommation de drogues (WENDU). La sous-région est passée du statut de route de transit à celui de marché de consommation des drogues, au cours de la dernière décennie. L'étude, qui concerne la période 2020-2022, pointe du doigt la faiblesse des institutions nationales, le manque d'opportunités socio-économiques, l'instabilité politique et les crises sécuritaires. Qui sont les consommateurs de drogue en Afrique de l'Ouest ? Quelles sont les drogues les plus consommées ?
Les personnes qui reçoivent des traitements pour des problèmes de dépendance en Afrique de l'Ouest sont à la fois des hommes et des femmes, selon cette étude. Pour les hommes, le cannabis arrive en tête des produits consommés. Pour les femmes, l'alcool et les produits pharmaceutiques.
La plupart des consommateurs sont jeunes. La tranche des 15-44 ans représente 86% des personnes traitées pour addiction et dans ce groupe, les 3/4 ont moins de 30 ans.
C'est le cannabis qui est le plus consommé dans la région, avec parfois une progression vers d'autres drogues plus dures. S'il domine les statistiques, estime le rapport, c'est parce qu'il se cultive facilement. Il est donc facilement accessible et moins cher que d'autres substances. Les opioïdes, comme le tramadol, sont aussi répandus.
Le document propose des pistes de solutions comme de trouver des utilisations alternatives au cannabis, qui rapporteraient plus à ceux qui le produisent, et limiteraient donc son utilisation purement récréative. Mettre en place des services de prévention et de traitement, pour pallier le manque de structures de soins. Et investir dans la santé mentale, en particulier pour les jeunes, qui sont les premiers exposés.
Sur le terrain, des organisations se mobilisent pour venir en aide aux consommateurs de drogues, par des actions de sensibilisation et de soins. C'est le cas de la Croix bleue du Togo, qui intervient dans la prévention de la consommation de substances psychoactives. Isidore Motchon Ayaovi, coordonateur de projets de l'ONG, constate lui aussi que le nombre de consommateurs augmente depuis quelques années, et en particulier suite à la pandémie.
Le nombre de consommateurs s'accroit de jour en jour et ça, cela a été accentué par la crise du Covid-19. Durant la crise, on avait pratiquement suspendu toutes les activités et donc les jeunes, qui se réunissaient ici et là, à cause de l'ennui, ne s'adonnait qu'à la consommation de ces substances-là.