C'est fait ! Le Burkina Faso a adopté le port unique de la tenue toge en Faso Danfani pour les enseignants des Institutions d'enseignement supérieur et de recherche (IESR) et des universités publiques. La cérémonie de lancement de l'événement, est intervenue le 28 novembre dernier, sous les auspices du Premier ministre Apollinaire Kyélem de Tambèla.
La mesure, on se rappelle, avait été prise en Conseil des ministres du 7 juin dernier, et avait réjoui plus d'un Burkinabè. D'autant qu'il s'agit là d'un acte à haute portée culturelle, économique et souverainiste.
En effet, le port de la toge en Faso Danfani est une forme de valorisation de notre culture très souvent délaissée au profit de celle de l'Occident. Or, comme le dit un adage bien connu, « un peuple sans culture est un monde sans âme ».
C'est pourquoi au-delà de toute considération, il y a lieu de rendre hommage aux autorités de la Transition qui ont mis un point d'honneur à mettre la culture au centre de tout. C'est tout à leur honneur.
Car, le port du Faso Danfani, en plus de valoriser notre culture et de refleter notre identité, est l'expression d'une forme de souveraineté. C'est, du reste, le combat que menait Thomas Sankara qui n'avait eu de cesse d'appeler ses compatriotes à consommer ce qu'ils produisent.
En effet, si nous n'accordons pas de l'importance à ce que nous produisons, comment peut-on s'attendre à ce que les autres s'y intéressent ? Du reste, si les autres ont pu se développer, c'est parce qu'ils ont toujours su accorder une place de choix à tout ce qu'ils produisent.
Et dans le cas d'espèce du port de la toge en Faso Danfani, il y a des retombées économiques indéniables pour le pays. Car, tous ceux qui interviennent dans la chaine de production et de transformation du tissu, en profiteront. Toute chose qui ferait tourner l'économie à plein régime surtout dans ce contexte mondial où certains pays, par égoïsmes nationaux, n'hésitent pas à faire dans le protectionnisme.
Le Faso Danfani, quoi que produit sur place, n'est pas à la portée de n'importe quelle bourse
En tout cas, au-delà de la toge, il serait souhaitable que les Burkinabè s'approprient le Faso Danfani qui, non seulement présente une fière allure mais aussi paraît plus résistant que certains tissus importés. Toutefois, et c'est là que le bât blesse, il faudrait que, dans leur souci de promouvoir et valoriser le Faso Danfani, les autorités joignent l'utile à l'agréable en subventionnant les prix.
Car, il faut le dire, le Faso Danfani, quoi que produit sur place, n'est pas à la portée de n'importe quelle bourse ; tant les prix sont élevés. Si fait que certains préfèrent acheter les tissus importés dont les prix, il faut le reconnaître, sont parfois très abordables. Voyez-vous ? Le tout n'est pas de crier à la souveraineté.
Il faut se donner les moyens de sa politique si tant est que l'on veuille atteindre les résultats escomptés. Du reste, si le port de la tenue scolaire en Faso Danfani, n'est toujours pas effective, c'est en grande partie à cause du coût élevé du tissu.