Plusieurs centaines de jeunes malawites envoyés dans les fermes en Israël. Un premier avion est parti le 25 novembre après que les deux pays alliés se soient entendus. Israël manque de main d'oeuvre sur ces exploitations depuis les attaques du Hamas le 7 octobre et le Malawi a besoin de devises étrangères. Jusqu'à 5 000 Malawites pourraient ainsi être envoyés en Israël, selon les autorités. Un accord qui n'a pas été rendu public et qui fait débat au Malawi.
C'est d'abord la sécurité des jeunes malawites qui inquiètent. Les envoyer dans un pays en guerre alors que la plupart des travailleurs étrangers le quittent rend cette décision particulièrement impopulaire dans le pays. Pour l'opposition, il s'agit d'une « transaction diabolique », « une illustration des échecs » du gouvernement sur sa politique économique.
« Le gouvernement avait promis de créer un million d'emplois en un an, rappelle Boniface Dulani, professeur de sciences politiques à l'université du Malawi. Donc le fait qu'il envoie des jeunes travailler en Israël ressemble fort à une démonstration de son incapacité à enrayer le chômage. Et puis il y a aussi le manque de transparence. Les Malawites ont juste entendu que le premier groupe de jeunes était parti, que le second était sur le départ, mais rien n'est très clair. »
Le ministre du Travail lui-même a expliqué ce lundi ne pas avoir été mis dans la boucle. Les recrutements sont prévus jusqu'à la fin du mois de janvier. Pour l'ambassadeur d'israel à Lilongwe, il s'agit d'un accord « gagnant-gagnant ». Grâce aux salaires israéliens des jeunes travailleurs transférés sur leurs comptes en banques au Malawi, le gouvernement espère faire entrer des devises étrangères. Et ainsi donner de l'air à son économie en souffrance, entre pénuries et augmentation de la pauvreté.