La communauté internationale a célébré hier, lundi 4 décembre, la journée internationale des personnes vivant avec un handicap. Une occasion saisie par l'ambassadeur des handicapés vocaux du Sénégal Mouhamadou Bachirou Dieng pour revenir sur la politique des cartes d'égalité de chance avec ses péripéties ainsi que leur inclusion dans la fonction publique.
La prise en charge des personnes vivant avec un handicap demeure un défi pour le Sénégal. Malgré la politique de la carte d'égalité de chance qui leur permet de bénéficier de plusieurs faveurs dont la santé, ces derniers continuent de réclamer plus d'inclusion dans les politiques de l'Etat. En cette journée qui leur est dédiée et qui a été célébrée hier, lundi, par la communauté internationale, l'ambassadeur des handicapés vocaux, Mouhamadou Bachirou Dieng a saisi l'occasion pour revenir sur la politique de la carte d'égalité de chance.
Si on se fie aux statistiques de l'association des handicapés vocaux, à ce jour, 64 728 cartes d'égalité des chances sont produites sur une population qui compte 1 à 3 millions avec 25 614 bénéficiaires de la bourse de sécurité familiale. Pour Bachirou Dieng, ambassadeur de cette association, les statistiques révèlent des disparités qui exigent une attention urgente. Il fait aussi ressortir un autre défi qui réside, selon lui, dans les 24 000 personnes handicapées enrôlées au niveau de la couverture maladie universelle à travers les mutuelles de santé. « Il faut réexaminer et mettre à jour les politiques actuelles pour assurer une distribution plus équitable des ressources, en veillant à ce que tous ceux qui en ont besoin puissent bénéficier des mesures de soutien, inciter la direction technique du ministère de la Santé et de l'action sociale pour un octroi massif des cartes », a-t-il fait comprendre
Sur le domaine de l'emploi, Bachirou Dieng a avancé : « le constat le plus préoccupant demeure l'écart entre la loi d'orientation sociale fixant un quota de 15% pour l'emploi des personnes handicapées et la réalité actuelle où seules 9 personnes ont été recrutées dans la fonction publique. Cette disparité souligne la nécessité pressante d'initiatives visant à garantir une véritable égalité des chances sur le marché du travail ». Pour pallier cette situation, Bachirou Dieng est d'avis qu' : « il est d'une importance capitale un renforcement des programmes de sensibilisation en intensifiant les campagnes pour éduquer la société sur les capacités et les compétences des personnes handicapées, afin de combattre les stéréotypes en essayant de promouvoir une culture d'inclusion».
Et d'ajouter : « il faut aussi développer des initiatives de formation adaptées aux besoins spécifiques facilitant leur intégration dans le marché du travail, vu que de nos jours on tend vers la digitalisation des métiers et l'automatisation des tâches. Il faut aussi instaurer des incitations fiscales ou des avantages pour les entreprises qui embauchent les personnes vivant avec un handicap en encourageant ainsi l'engagement des employeurs ».