Après l'officialisation de la victoire de Andry Rajoelina à la présidentielle du 16 novembre par la HCC, la physionomie politique est en train de prendre une autre forme. Et l'effritement du Collectif des candidats risque d'être inévitable.
Samy mandeha, samy mitady
Un peu discret après la proclamation officielle des résultats décisifs du scrutin du 16 novembre par la Haute Cour Constitutionnelle, le Collectif des candidats fait face à une crise existentielle. Bien que l'annonce de la non-reconnaissance des résultats électoraux par les 11 candidats, à Andohanimandroseza, ait montré que leur solidarité reste intacte, elle ne fait pas l'unanimité tout comme la proposition d ́une « feuille de route de sortie de la crise politique et institutionnelle » que Roland Ratsiraka a désavouée peu de temps après sa publication. Hier, les réactions du député de Toamasina 1 ne sont pas passées inaperçues. « Chaque Malgache doit décider de la façon de protester qui lui convient le mieux mais nous devons tous protester », a-t-il confié. Un signal fort envoyé aux autres membres du Collectif des candidats, mais surtout à leurs partisans.
Prépare l'avenir
Après la cérémonie de ce vendredi à Ambohidahy, le Collectif des candidats a choisi la discrétion. Malgré l'attente de leurs partisans, il n'y a aucune déclaration commune ni réaction de leur part. Les candidats ont choisi de réagir en ordre dispersé. « Liberté d'expression, débat contradictoire, séparation des pouvoirs, institutions fortes et indépendantes, élections libres et acceptées par tous : voilà les composantes d'une vraie démocratie. Et c'est ce qui est aujourd'hui nié à Madagascar », a, par exemple, souligné Hajo Andrianainarivelo sur les réseaux sociaux. « Ces élections ne sont pas démocratiques car elles ont été tenues illégalement, truffées de corruptions, de fraudes et se sont déroulées dans les contraintes », a quant à lui fait part l'ancien président Hery Rajaonarimampianina avant de continuer que « le parti HVM prépare l'avenir avec la population, la majorité. On doit poursuivre la lutte et assainir les terrains électoraux». Avec la nouvelle donne politique qui s'installe, force est d'admettre que cette lutte prend une nouvelle forme. « Même si vous restez chez vous, en famille ou entre amis ou en comités restreints, etc. n'acceptez pas que l'injustice et la corruption profonde s'installent et demeurent à Madagascar », a d'ailleurs indiqué Roland Ratsiraka.
Suicide politique
En tout cas, les partisans de Marc Ravalomanana sont également en pleine réorganisation. Hier, ils ont tenu une réunion avec l'ancien président. Outre les membres du bureau politique du parti Tiako i Madagasikara, on a pu voir la participation des leaders du Rodoben'ny mpanohitra ho an'ny demokrasia eto Madagasikara (RMDM). « Nous ne cherchons ni une position ni la gloire mais le salut de tout le peuple malgache. Dieu accepte que toutes choses apparaissent, mais tout n'est pas la volonté de Dieu », a soutenu Marc Ravalomanana lors de cette rencontre. Les autres candidats ont préféré garder le silence. Avec les reconnaissances des résultats électoraux qui affluent, les états-majors politiques se trouvent déjà dans la préparation des élections à venir. Des compétitions qu'ils ne devraient pas prendre à la légère s'ils ne veulent pas acter leur suicide politique. À moins que cette situation ne s'inscrive dans leur stratégie.