Une nouvelle exposition qui met en lumière quatre souveraines malgaches qui ont marqué l'histoire est désormais ouverte à la Fondation H. Il s'agit de la première exposition personnelle de Dina Nomena Andriarimanjaka, la vice-lauréate de la 7ème édition du Prix Paritana, intitulé « À la recherche des Betia ».
En rappel, le Prix Paritana récompense chaque année trois artistes à l'Institut Français de Madagascar, choisis pour la qualité artistique, l'originalité et les perspectives d'évolution des projets qu'ils ont respectivement soumis, ainsi que leur efficacité.
Le 26 avril dernier, le jury de ce concours et la Fondation H ont décidé à l'unanimité d'attribuer le second prix ex-aequo au projet « Balade mentale » d'Arilala Ophélia Ralamboson, précédemment exposé à la Fondation H au mois de novembre dernier, et au projet « À la recherche des Betia », de Dina Nomena Andriarimanjaka.
Cette dernière est artiste designer, chercheuse et narratrice visuelle. Elle propose à travers cette installation de mettre sous les feux des projecteurs de grandes figures féminines malgaches, plus précisément des reines, des princesses et des souveraines malgaches, occultées dans la mémoire collective et trop peu connues, d'après elle.
Ainsi, cette exposition mettra en exergue Betia, la reine du Royaume Betsimisaraka, Rafohy et Rangita, toutes deux fondatrices de la Royauté Merina et enfin Binao Andriamanjakamboniarivo, reine des Sakalava Bemihisatra. En mettant en lumière ces souveraines dans ses oeuvres, Dina Nomena engage une réflexion sur le « pouvoir féminin » et interroge la chronologie, l'espace et l'identité de ces personnalités fortes mais oubliées. Elle inscrit donc cette installation dans une démarche de recherche, transcrivant et réinterprétation des images d'archives, tissant des morceaux de mémoire et restituant des bribes d'histoires méconnues.
« À la recherche des Betia » a mobilisé des images d'archives, des lettres et des extraits de livres. La designer a également utilisé du textile. Cette matière symbolise à la fois la féminité (autant dans le choix des chutes de tissus que dans les techniques utilisées), l'intime (vêtements personnels) et la représentation publique (étoffe royale et tissus d'ameublement). L'artiste souhaite démontrer des pratiques répétitives évoquant la mémoire du geste à travers le collage, mais aussi la couture et la broderie. Reliant chaque tableau par des fils, Dina Nomena souligne les réseaux intimes qui permettent la réactivation des souvenirs et la construction de connaissances. De bonnes raisons de replonger dans le passé, à la rencontre de la destinée de ces souveraines presque « oubliées ». L'exposition y sera jusqu'au 31 décembre.