Un vent de rébellion secoue la coalition présidentielle dans la commune de Matam. Les responsables du mouvement Agir Ensemble pour Matam dirigé par Dickel Nguébane ont annoncé la cessation de leurs activités au sein de la coalition au pouvoir pour protester contre la gestion du parti au pouvoir dans leur localité.
La coalition présidentielle est secouée par un vent de turbulence dans la commune de Matam. A moins de trois mois de l'élection présidentielle du 25 février prochain, les membres du mouvement Agir Ensemble pour Matam dirigé par Dickel Nguébane, un des responsables du parti au pouvoir, l'Alliance pour la République (Apr) dans la capitale régionale, ont annoncé la cessation de leurs activités au sein de ce parti lancé en 2008 par l'actuel chef de l'Etat et de la majorité au pouvoir. Lors d'une assemblée générale qu'ils ont tenue, ils ont justifié cette position radicale, par leur mécontentement de « la gestion de l'Apr dans la région ».
Crédités de 1600 voix lors des élections municipales de 2022, soit 25% des suffrages exprimés, Dickel Nguébane et ses camarades qui avaient présenté une liste parallèle menacent de tourner à nouveau le dos le parti au pouvoir et son candidat, Amadou Ba, qu'ils refusent d'ailleurs de parrainer. Dans leur résolution partagée à l'issue de cette assemblée générale , Saidou Abdoul Ba, le chargé de la vie du mouvement qui faisait office de porte-parole, a énuméré plusieurs engagements du régime en place pour leur localité qui sont restés toujours en état de promesses. « Après avoir examiné la situation de la commune, nous avons jugé que beaucoup de promesses n'ont pas été tenues.
Il s'agit de la construction de l'Isep qui, depuis 2018, est toujours en chantier et notamment celle de la construction de l'université Souleymane Niang, projetée depuis 2021, qui a bénéficié d'un site de 70 hectares mis à disposition par la mairie (...) », a-t-il déploré. Abondant dans le même sens, Rougui Sarr, responsable des femmes a déploré la non-tenue des promesses dans le domaine « d'autonomisation des femmes » et le « manque d'emplois pour les jeunes ainsi que l'absence d'accompagnement pour le mieux-être des populations ». Ainsi, face à toutes ces revendications, les membres du mouvement ont exprimé leur engagement à soutenir tout candidat qui s'inscrirait dans la dynamique d'apporter « des solutions urgentes à la construction des infrastructures que sont l'Isep et l'université Souleymane Niang ».