Madagascar: Lanceurs d'alerte environnementale - Un appel à la cessation de l'oppression politique

Les activistes environnementaux subissent plusieurs formes d'oppression. C'est à travers une déclaration commune que les organisations de la société civile ont appelé à adopter une loi pour la protection des défenseurs des droits humains et des lanceurs d'alerte.

Les défenseurs de l'environnement tirent la sonnette d'alarme. C'est à travers une déclaration commune que Transparency International Initiative Madagascar, INDRI (Initiative pour le développement, la restauration écologique et l'innovation) et l'Alliance Voahary Gasy ont fait appel à une prise de responsabilité immédiate pour faire cesser l'oppression politique à l'encontre des défenseurs de l'environnement. « Alors que la COP28 bat son plein à Dubaï, la situation des activistes environnementaux à Madagascar est plus alarmante que jamais. Les défenseurs de l'environnement sont confrontés à l'intimidation, au harcèlement, voire à des peines de prison, qui relèvent de l'oppression des citoyens. Les ressources naturelles sont pillées en toute impunité », ont-ils déclaré. COP après COP, les représentants du pays prennent des engagements sur la protection de l'environnement, notamment la protection des activistes environnementaux mais ces derniers ont cependant remarqué une forte dégradation de la situation des défenseurs de la protection de l'environnement à Madagascar.

Exemples. Dans cette déclaration commune, Transparency International Initiative Madagascar - INDRI et Alliance Voahary Gasy n'ont pas manqué de citer des exemples par rapport à ces différentes formes d'oppressions. « A l'Est, Angélique Razafindrazoary de l'association Razan'i Vohibola Pangalanes, gestionnaire et défenseur de la forêt protégée de Vohibola dans l'Est, harcelée et intimidée par des trafiquants de bois sans que l'Etat n'agisse. Rivonala Razafison de l'ACCE/AVG, menacé plusieurs fois pour avoir dénoncé les trafiquants de bois précieux du corridor Zahamena Ankeniheny. Tout ceci s'ajoute aux cas dramatiques de Attoumani Alily (2017) et d'Henri Rakotoarisoa, (2022) assassinés pour leur engagement envers la protection de nos ressources naturelles », ont-ils cité.

Législation. Malgré les actions en plaidoyer de la société civile menées avec sérieux et persévérance depuis cinq ans, la loi pour la protection des Défenseurs des Droits Humains et des Lanceurs d'Alerte n'a toujours pas été adoptée. Les organisations de la société civile, signataires de cette déclaration, réitèrent leurs demandes concrètes envers l'Etat malagasy et les partenaires techniques et financiers du pays. Elles appellent le futur nouveau gouvernement à adopter une loi pour la protection des défenseurs des droits humains et des lanceurs d'alerte. « Ceci marquerait avec force un nouveau cap salutaire, que nous serions les premiers à saluer », ont-elles martelé. Elles invitent également le gouvernement à créer au sein de l'Etat un organe de protection des lanceurs d'alerte, porté idéalement par la CNIDH. Dans leur déclaration commune, les organisations de la société civile demandent un renforcement des mécanismes d'appui, que la protection des lanceurs d'alerte fasse partie des conditionnalités pour l'appui budgétaire à Madagascar, notamment de la part de la Banque mondiale.

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