Paul Nsapu Mukulu, Président de la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH-RDC), a accordé le lundi 4 décembre 2023, une audience à la délégation de l'Action des chrétiens pour l'abolition de torture en RDC, ACAT, venue solliciter l'accompagnement de cette institution citoyenne dans les efforts pour " l'abolition de la peine de mort" en République démocratique du Congo.
À l'issue des échanges, Bernard Katumba Ntite, Président de l'ACAT-RDC a expliqué les raisons de cette rencontre. D'après lui, " On ne peut pas lutter contre la torture sans passer par la CNDH". C'est dans ce contexte que nous sommes venus solliciter son accompagnement. Cette rencontre intervient après des travaux avec des organisations de la société civile, des chefs coutumiers et tous ceux que, d'une manière ou d'une autre, travaillent pour faire fléchir les autorités du pays afin d'aller vers l'abolition de peine de mort en RDC, a renseigné Bernard Katumba Ntite.
"Le moratoire pour l'abolition de la peine de mort a tellement duré, depuis 2003, plus de 20 ans. On ne va pas faire le sur-place", a regretté président de l'ACAT. Et d'après lui, "Cette situation de moratoire ne doit pas nous laisser distraire, au risque de voir la peine de mort être rétablie par des autorités qui caressent l'exécution capitale". "Ce qui est grave... ", s'est-il inquiété. A cet effet, Bernard Katumba Ntite a dit craindre le risque de «rétropédalage, où le moratoire peut laisser de nouveau la place à la peine de mort au pays".
C'est dans cette optique qu'il a sollicité que ce temps de moratoire soit, désormais, mis à profit pour aller vers l'abolition de la peine de mort. Surtout que pour lui, les actuelles autorités montrent des signaux positifs par rapport à la question de la dignité humaine. Il a, par ailleurs, apprécié la stratégie formulée par le Président Paul Nsapu d'organiser, dans les prochains jours, "une conférence sur la question de l'abolition de la peine de mort", dans laquelle les hautes autorités du pays seront impliquées. Pour lui, cela va permettre de voir la question de la peine de mort être prise à bras-le-corps et traitée une fois pour toute, afin que la peine de mort soit abolie en RDC. En RDC, un moratoire a été instauré depuis 2003 et a suspendu les exécutions capitales depuis lors.
La Constitution congolaise de 2006 ne contient aucune disposition sur la peine de mort. Elle consacre, du reste, dans ses articles 16 et 61, la sacralité de la vie humaine et le caractère indélogeable du droit à la vie. La RDC a donc rejoint des pays qui se dirigent vers l'abolition de la peine de mort.