Le collectif national des agents contractuels des établissements publics de santé compte bien paralyser le système sanitaire, dans les jours à venir, si le ministère de la Santé et de l'action sociale ne leur paie pas les indemnités de logement auxquelles ils ont droit. En point de presse, samedi dernier, ils ont pointé du doigt leur ministre de tutelle qui, selon eux, « oeuvre pour diviser les travailleurs de santé ».
Depuis un certain temps, la question des indemnités de logement et d'autres primes dans la santé occupent les médias. Ainsi, après l'annonce du chef de l'Etat de généraliser les indemnités de logement aux agents de l'Etat, beaucoup se sentent exclus dans la mise en oeuvre de cette directive. Dans le domaine de la santé, ce sont les contractuels qui haussent le ton pour demander leur intégration.
Ces derniers organisés en collectif ont tenu, samedi dernier, un point de presse pour dénoncer cet état de fait. Selon le coordonnateur Abou Ba, cette rencontre fait suite à leur demande d'autorisation de marche qui a été refusée et qui entre dans le cadre de la protestation contre les indemnités allouées aux 6859 agents contractuels des EPS depuis 2022 et dont ils n'ont pas bénéficié.
« Nous voulons apporter des éclaircissements sur la rallonge budgétaire du mois de juin 2022 d'un montant de 8 148 320 000 destinés aux agents contractuels des Eps suite à la sortie dramatique de notre ministre de tutelle Dr Marie Khemesse Ngom Ndiaye à l'Assemblée nationale. Sur ces propos, elle nous confirme que c'est elle qui a fait la simulation après recensement des effectifs » a déclaré Abou Ba. Et d'ajouter : « le collectif déplore l'incohérence de la clef de répartition, vu que la direction de la santé à sa tête la directrice Dr Fatou Mbaye. Sylla avait envoyé une note d'information d'urgence aux directeurs des hôpitaux pour la prise en compte dans la revalorisation salariale accordée par l'Etat du Sénégal ».
Face à cette situation, le collectif rappelle que le décret 1430 porte le statut particulier des fonctionnaires du cadre de la santé et qu'eux contractuels, leur statut est régi par le décret 404 2016 que le Président de la République avait demandé d'appliquer le 1er janvier 2017. « Le décret 1430 ne peut pas être une clef de répartition de ces indemnités destinées aux contractuels des Eps » a renseigné M.Ba. Au nombre de 6859 contractuels, ledit collectif interpelle le ministre des Finances et du budget de leur venir en aide pour une issue heureuse tout en sollicitant une audience avec le Premier ministre pour trouver une solution définitive. A défaut, ils comptent perturber le système sanitaire.