Kenya: La justice ordonne la suspension des privatisations des entreprises publiques

Palais de justice de Milimani, Nairobi (photo d’archives).

Au Kenya, la justice a rendu une décision lundi 4 décembre pour suspendre toute privatisation. Le gouvernement avait annoncé, fin novembre, la vente de onze entreprises publiques. Mais une plainte a été déposée par le Mouvement démocratique orange, parti de l'opposant Raila Odinga.

Parmi les onze entreprises candidates à la privatisation, on trouve la compagnie nationale des hydrocarbures, plusieurs entreprises agricoles et une maison d'édition. Des entreprises « stratégiques » pour le pays, selon Raila Odinga, figure du principal parti d'opposition, le Mouvement démocratique orange (ODM), qui voudrait voir ces privatisations soumises à référendum.

La Haute cour à Nairobi, a estimé que la plainte déposée par l'ODM avait soulevé des « questions légales et constitutionnelles d'importance publique, et qui nécessitent un examen critique ».

Ces onze entreprises sont le premier lot sur 35 compagnies publiques identifiées par les autorités pour être privatisées. Le mois dernier, le président William Ruto a annoncé vouloir en vendre à terme, une centaine, pour renflouer les caisses de l'État, au moment où les recettes fiscales restent inférieures à ses objectifs. Depuis octobre, la nouvelle loi sur la privatisation autorise le Trésor à privatiser des entreprises publiques sans consultation du Parlement.

Une inflation galopante, une monnaie en chute libre

Le Kenya est sous pression : son inflation atteint les 8%, sa monnaie s'effondre et sa dette dépasse les 65 milliards de dollars. Le secteur agricole, qui avec 21% du PIB en 2022 est le premier contributeur à l'économie kényane, a subi de plein fouet la récente sécheresse, puis des pluies diluviennes.

Le mois dernier, le Fonds monétaire international a accordé un prêt de 938 millions de dollars au Kenya. Mais l'institution demande en contrepartie des réformes structurelles, notamment dans les entreprises publiques. Le processus de vente de ces entreprises est suspendu jusqu'au 6 janvier, date à laquelle le dossier sera examiné sur le fond.

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