Lors d'une réunion ministérielle au Ghana consacrée au maintien de la paix, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a souligné l'importance du rôle des femmes dans ce secteur ainsi que le rôle essentiel joué par les États membres pour y contribuer.
La réunion ministérielle, qui rassemble dans la capitale Accra 85 États membres jusqu'à mercredi, a pour but que ces derniers s'engagent à fournir des ressources pour aider les missions onusiennes à exécuter leurs mandats.
Il s'agit notamment d'obtenir des engagements concrets pour renforcer les efforts de maintien de la paix pour répondre aux défis et besoins actuels et futurs, conformément à la réforme en cours dans le cadre de l'Action pour le maintien de la paix (A4P) et du plan de mise en oeuvre appelé A4P+.
« Nous ne pouvons réussir sans un soutien fort aux femmes et aux hommes qui servent chaque jour dans des conditions difficiles et dangereuses pour contribuer à garantir une paix durable », a souligné lors d'un discours M. Lacroix, soulignant que l'ONU était déterminée à continuer de travailler avec les pays contributeurs de troupes pour renforcer un « leadership sensible au genre » dans les opérations de paix.
Bilan positif du maintien de la paix en Afrique
Plus tôt dans la journée, il avait rencontré le ministre de la Défense ghanéen Dominic Nitiwul ainsi que la ministre des Affaires étrangères et de l'Intégration régionale Shirley Ayorkor Botchwey. La veille, cette dernière avait souligné la contribution du Ghana pays au maintien de la paix de l'ONU. Une contribution sur le long terme, le Ghana ayant fourni du personnel en uniforme à l'Organisation depuis les années soixante. Elle a également reconnu « le long et positif bilan du maintien de la paix en Afrique ».
En retour, M. Lacroix les a remerciés pour l'engagement du Ghana en faveur du multilatéralisme et pour avoir accueilli cet événement crucial pour le maintien de la paix. Il a décrit la réunion comme « une opportunité cruciale pour les États membres de promettre de contribuer en personnel, en équipement ainsi qu'en financement de formation aux soldats de la paix ». « Renforcer nos capacités permet de mieux protéger les milliers de soldats de la paix et les communautés qu'ils servent », avait-t-il indiqué la veille sur le réseau social X.
Des scores environnementaux en hausse
S'exprimant lors d'un événement parallèle, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies à l'appui aux missions, Atul Khare, a déclaré que « les scores environnementaux des missions de maintien de la paix s'étaient améliorés, passant de 61 à 81% en six ans ».
La proportion de déchets traités par recyclage, compostage et incinération est-elle passée de 19 à 65%, et la consommation de carburant, par habitant et par jour, a diminué en termes réels de 15 millions de litres par an.
M. Khare a ajouté que la transition vers les énergies renouvelables contribuait à protéger les soldats de maintien de la paix en réduisant le besoin de transporter du carburant sur des routes dangereuses et en augmentant la résilience opérationnelle pour faire face aux pénuries de carburant.
L'objectif du maintien de la paix à l'avenir est de continuer de fixer des objectifs de performance qui font progresser le programme environnemental dans des délais réalistes et de travailler avec les pays hôtes, fournisseurs de troupes et de policiers, pour laisser un héritage positif aux communautés.
Un contexte actuel de retrait des missions
La réunion ministérielle se déroule dans le contexte de la fermeture de missions en Afrique. Le Président de la République démocratique du Congo a déclaré au mois de septembre vouloir que les Casques bleus s'en aillent du pays plus tôt que prévu, d'ici fin décembre ; au Mali, le retrait de la MINUSMA est acté, à la demande des autorités maliennes, et devrait être terminé d'ici au 31 décembre.
La semaine dernière, le Conseil de sécurité a décidé de mettre fin à la mission politique au Soudan (MINUATS), suite à la demande du gouvernement de son retrait immédiat le mois dernier.
« En fin de compte, le maintien de la paix est une entreprise politique. Notre objectif est d'aider les parties à conclure et à mettre en oeuvre les accords de paix et les processus associés. Pour réussir dans un monde plus divisé que jamais, nous avons besoin de l'engagement uni et actif des États membres », a déclaré Jean-Pierre Lacroix à la veille de cette réunion ministérielle.
La réunion d'Accra fait partie d'une série d'événements de haut niveau ayant permis aux dirigeants du monde de s'engager à fournir des ressources pour aider les missions à exécuter leurs mandats. De précédentes réunions ministérielles à New York, Londres, Vancouver et Séoul ont contribué à générer des unités militaires rapidement déployables, des moyens aéronautiques clés, de meilleures capacités médicales et à faire progresser le programme des femmes, de la paix et de la sécurité.