Le président sortant Félix Tshisekedi est attendu depuis quelques jours dans la capitale économique de la RDC et fief de l'un de ses principaux adversaires.
"J'ai voulu vous faire voir que Lubumbashi est en ébullition. Ici, à Lubumbashi, nous attendons d'une manière sérieuse le président de la République", raconte Alexis Kanga Bongo, mobilisateur du parti présidentiel, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), alors que les élections du 20 décembre approchent à grand pas en RDC.
Devant le siège de la formation politique, à quelques encablures de la place de La Poste qui doit accueillir le meeting du président sortant, il a tenu à mobiliser une centaine de partisans avant l'arrivée de celui qui sera, selon lui, réélu. "Et cette fois-ci, l'UDPS donnera la majorité à Tshisekedi à tous les niveaux. Députation nationale, provinciale, ainsi que les municipales", assure-t-il, confiant.
Après de multiples reports, notamment en raison d'une suspension de campagne de trois jours pour rendre hommage aux six militants décédés lors de son rassemblement dans le Congo-central, le président candidat est bien attendu dans le fief de son principal opposant, Moïse Katumbi.
Prévenir tout débordement lors de la visite de Félix Tshisekedi
Dans les rues de la ville, la plupart des façades ont été tapissées d'affiches de soutien à Félix Tshisekedi, alors que de nombreux observateurs, congolais comme internationaux, affirment que son adversaire y arrivera en tête des votes.
Et si des tensions pourraient apparaître, Patrick Kafwimbi, président d'une fédération lushoise de la Ligue des jeunes de l'UDPS, affirme que tout est mis en oeuvre pour qu'aucun débordement n'ait lieu.
Selon lui, "il arrive souvent qu'il y ait des tensions lorsque le cortège de l'UDPS, ou lorsque le cortège d'Ensemble (le parti de Moïse Katumbi). Il y a toujours certains combattants, certaines brebis égarées, de chaque côté, qui ont cette intolérance en eux. Mais la justice va se saisir de celui qui se comportera mal, que cela soit dans le camp du chef de l'Etat ou des autres."
Tensions entre tribus
De leur côté, les partisans d'Ensemble pour la République continueront de mener campagne comme ils l'entendent. "Sauf provocation, je ne pense pas qu'il y aura de débordement. Au contraire, je pense que Félix Tshisekedi doit faire un effort de mobilisation car les gens ne sont pas avec lui dans leur coeur", affirme Patrick Kafwimbi.
Pour autant, les sources consultées craignent une montée des tensions post-électorales, quel que soit le résultat : les tensions entre tribus katangaises et kasaïennes, fortement présentes, ont déjà refait surface.