Afrique de l'Ouest: Le Niger met fin à deux missions de sécurité européennes

5 Décembre 2023

L'EUMPM et L'EUCAP soutenaient les forces nigériennes dans la lutte contre le terrorisme, notamment par des formations. L'UE dit regretter cette décision.

Au lendemain du coup d'état qui a renversé le président élu, Mohamed Bazoum, le 26 juillet 2023, l'Union européenne avait suspendu sa coopération militaire et sécuritaire avec le Niger.

Un peu plus de quatre mois après, les militaires nigériens répliquent donc en annonçant la fin de la mission EUCAP Sahel Niger et la mission de coopération militaire EUMPM. Une décision que dit regretter Bruxelles.

"L'Union européenne regrette la décision prise par la junte de dénoncer l'accord établissant la base juridique de déploiement de la mission européenne EUCAP Sahel Niger et de la mission de coopération militaire EUMPM. L'UE en tirera les conséquences opérationnelles qui s'imposent", dit Nabila Massrali, porte-parole de Josep Borell, chef de la diplomatie de l'UE.

Plus de 20.000 éléments formés

EUCAP Sahel est présent au Niger depuis 2012. Quant à EUMPM, elle a été lancée en février 2023. Deux missions pour soutenir les forces de défense et de sécurité nigériennes.

"En onze ans de présence au Niger, EUCAP Sahel Niger a épaulé, à la demande des autorités, les forces de sécurité intérieure en matière de lutte contre le terrorisme, de criminalité organisée et de migration irrégulière. Elle comptait sur un effectif d'environ 130 éléments de gendarmes et policiers mis à disposition par les États membres de l'UE pour déployer son action. La mission EUCAP Sahel Niger a entraîné plus de 20.000 éléments des forces de sécurité intérieure et a activement contribué à l'élaboration de la stratégie nationale de sécurité intérieure du Niger. EUMPM Niger, lancée récemment à l'invitation des autorités, visait à soutenir l'armée nigérienne dans sa lutte contre le terrorisme", explique Nabila Massrali.

La Russie en force

L'annonce de la fin de ces deux missions, coïncident avec l'arrivée ce lundi à Niamey, d'une délégation russe, conduite par le vice-ministre de la Défense.

Et pour Ulf Laessing, responsable du bureau du Sahel à la Fondation Konrad Adenauer, cela n'a rien d'un hasard.

"Le Niger met fin à ces deux missions avec l'Union européenne parce qu'il préfère désormais travailler avec la Russie. Ils ont signé un accord pour étendre leur coopération militaire avec la Russie et l'ambassadeur russe et d'autres officiels ont parlé avec les autorités nigériennes et cela avec l'assistance du Mali et du Burkina", explique Ulf Laessing.

Depuis le renversement du président Mohamed Bazoum, les militaires au pouvoir à Niamey rompent progressivement les liens avec certains partenaires occidentaux du pays.

Ils ont ainsi, obtenu le départ des forces françaises, de l'ambassadeur de France au Niger et la coordonnatrice de l'ONU dans le pays. Pour l'instant, les soldats américains, plus d'un millier, ne semblent pas inquiétés.

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