C'est l'une des préoccupations majeures des électeurs en RDC avant les scrutins du 20 décembre : la cherté de la vie. Les Congolais doivent faire face à une forte inflation.

Un concert de voix mécontentes au stade des Martyrs face à la hausse du dollar. La scène s'est reproduite à deux reprises ces derniers mois. Fin juillet d'abord, quand Christophe Lutundula a pris la parole, à l'occasion de l'ouverture des Jeux de la Francophonie. Et fin novembre, lors du lancement de la campagne électorale de Félix Tshisekedi. Une préoccupation de la population à laquelle le président sortant, doit faire face à presque chaque étape de sa campagne.

Rien que cette semaine, la Banque centrale rapporte une inflation cumulée à 2,3% (33% sur l'année). Cette situation est due en partie à la dépréciation du franc congolais face au dollar. En un an, la monnaie nationale a perdu plus de 20% de sa valeur face au dollar (2000 francs congolais (FC) pour un dollar en décembre 2022, 2675 FC pour 1$ en décembre 2023).

Selon le gouvernement, la situation s'explique d'abord par des facteurs externes, à commencer par les conséquences de la pandémie de Covid-19 et les répercussions de la guerre en Ukraine. Le ministre des Finances évoque également les variations des cours des matières premières, notamment la forte baisse des prix du cobalt, qui est passé de 81 000 USD à 31 000 USD la tonne entre mars 2022 et mars 2023.

Sur le plan intérieur, Kinshasa doit aussi faire face à des dépenses importantes, pour financer le processus électoral ou encore la guerre dans l'Est du pays face au M23.

Selon certains experts, l'abondance d'argent en circulation pendant cette période électorale peut aussi jouer un rôle dans cette hausse du dollar. Fin novembre, le Premier ministre a d'ailleurs exhorté les membres du gouvernement responsables des questions monétaires, d'approvisionnement en carburant et d'autres denrées essentielles à rester vigilant.