Rabat — Le président de la Chambre des conseillers, Enaam Mayara, a réaffirmé, mercredi à Dubaï, l'engagement du Maroc à contribuer efficacement à la dynamique continentale visant à protéger l'Afrique des menaces liées à la crise climatique et défendre les droits des générations futures au développement et au progrès.
Dans une allocution à l'ouverture de la réunion parlementaire tenue à l'occasion de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP-28), M. Mayara a souligné que l'Afrique est aujourd'hui au coeur des tragédies liées au changement climatique, bien qu'elle soit le continent qui émet le moins de gaz à effet de serre, estimant que cet état de faits compromet les perspectives de progrès et de développement du continent et menace gravement les droits fondamentaux de dizaines de millions d'Africains.
Selon les estimations de l'Union africain, environ 118 millions de personnes vivant dans une extrême pauvreté seront confrontées, d'ici 2030, à la sécheresse, aux inondations et à la forte chaleur, si des mesures appropriées ne sont pas prises pour y faire face, soulignant que cette situation affecterait grandement la paix et la sécurité sur le continent et favoriserait de nouveaux phénomènes, en particulier celui du déplacement climatique.
Dans ce contexte, M. Mayara a appelé à réfléchir à un plan mondial pour protéger l'Afrique des risques climatiques et à fournir les fonds nécessaires, pour certains pays du continent, d'autant plus que la région de l'Afrique subsaharienne devra, selon certaines prévisions, dépenser entre 2% et 3% de son PIB par an afin de faire face aux conséquences du changement climatique.
Il a souligné, à ce propos, que la question de la lutte contre le changement climatique occupe une place centrale dans la vision de développement du Royaume prévoyant le passage progressif à un modèle de développement national ambitieux et moins dépendant des énergies polluantes, à travers la mise en place de politiques et mesures anticipatives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à lutter contre le réchauffement climatique, outre l'adoption d'un mix énergétique basé sur les énergies alternatives sous leurs formes solaire, éolienne et marine.
Le Maroc, sous la sage conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a pu, grâce à des politiques publiques efficaces et des investissements majeurs dans le domaine des énergies alternatives, atteindre aujourd'hui un pourcentage d'énergies renouvelables de 37% du mix énergétique national, a relevé M. Mayara, ajoutant que cet indicateur confirme la capacité du Royaume à porter à 52% la part des énergies renouvelables à l'horizon de 2030 et à atteindre l'objectif, plus large, de zéro carbone d'ici 2050.
Toutes ces orientations ont permis au Maroc de figurer parmi les dix meilleures expériences internationales réussies dans le classement de l'Indice de performance en matière de changement climatique pour l'année 2023, a-t-il mis en avant.
M. Mayara a toutefois souligné que les pays, aussi puissants ou développés soient-ils, ne peuvent pas faire face à la crise climatique indépendamment de la communauté internationale, car la voie à suivre pour protéger l'avenir de la planète et réduire la crise climatique est une voie multilatérale par excellence, ce qui rend nécessaire de réfléchir à des méthodes de coopération plus efficaces et efficientes pour faire face au phénomène du changement climatique, en adoptant une approche basée sur la solidarité, l'échange de bonnes pratiques et la concertation institutionnelle permanente.
Le président de la Chambre des conseillers a souligné, à cet égard, que les parlementaires sont appelés à une mobilisation globale afin d'établir un agenda parlementaire commun qui constituera la base de travail des parlements nationaux pour contribuer au renforcement des engagements gouvernementaux en matière de lutte contre le phénomène du changement climatique et accélérer la cadence pour atteindre les objectifs nationaux de neutralité carbone.
Les études et recherches internationales liées au changement climatique dressent un tableau sombre et effrayant de la situation climatique mondiale, car les dix dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, au moment où le monde fait face à des vagues accélérées de catastrophes naturelles qui menacent la stabilité mondiale, a noté M. Mayara.
Parmi ces catastrophes naturelles, il a cité l'aggravation des phénomènes de sécheresse, d'ouragans et d'inondations dévastatrices dans plusieurs pays du monde, ce qui se répercute négativement sur la situation économique en général et affecte la vie quotidienne des populations, en particulier dans les pays du Sud.
Selon le président de la Chambre des conseillers, les parlements sont appelés à réfléchir à la création d'un mécanisme parlementaire international pour faire face à la crise climatique, dans le cadre institutionnel de l'Union interparlementaire, qui constitue une plate-forme commune pour suivre en permanence les indicateurs de la mise en oeuvre de l'Accord de Paris.
Ce mécanisme servira aussi d'espace parlementaire d'échange des expériences, de formation et de développement des capacités des parlements nationaux dans les domaines de la législation et du suivi du travail gouvernemental en ce qui concerne les projets de réduction des émissions, d'adaptation aux effets de la crise climatique et de renforcement des mécanismes de croissance verte.