Cote d'Ivoire: Statistiques migratoires et gestion axée sur les résultats - Une quarantaine de responsables nationaux renforcent leurs capacités

5 Décembre 2023

La direction générale de la diaspora, en partenariat avec la Commission économique pour l'Afrique (Cea), organise les 5 et 6 décembre 2023, à Abidjan-Plateau, un atelier de formation sur les statistiques migratoires et la gestion axée sur les résultats (Gar) à l'intention des responsables nationaux.

Cette rencontre vise à renforcer les capacités des participants sur les statistiques migratoires dans une option de gestion axée sur les résultats. Il s'agit, en outre, de faire connaître les outils de la Gar ; de formuler des indicateurs en lien avec la Gar dans la gestion des questions migratoires et de faire le suivi des indicateurs pour une gestion efficace des questions migratoires. En clair, il est question de doter les responsables nationaux en données fiables et pertinentes à même d'orienter les politiques publiques en matière de gestion de la migration.

Pour Gaoussou Karamoko, directeur général de la diaspora, au ministère délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l'extérieur, en charge de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l'extérieur, cet atelier revêt une importance capitale pour la Côte d'Ivoire qui est devenue une plaque tournante de la migration régulière et irrégulière. « C'est un pays d'ouverture qui absorbe beaucoup de migrants étrangers, mais aussi une unité de transit en Afrique de l'ouest. Malheureusement, une terre de départ des Ivoiriens », a-t-il déploré.

Selon lui, la migration est une question centrale qui préoccupe l'Etat de Côte d'Ivoire. « Car, on est parfois contrarié à l'idée que ce pays connaît une vraie croissance qu'au même moment il y a des départs d'immigrants. Alors, il faut analyser la question pour comprendre les tenants et les aboutissants », a-t-il déclaré, soulignant que cet atelier permettra à terme d'avoir une bonne stratégie inclusive. Il s'agit, dit-il, d'avoir une quête de données, une collecte de données qui permettent de travailler à long terme sur les éléments statistiques afin d'établir de vraies politiques de gestion de la migration.

Aussi a-t-il indiqué qu'il y a 1 240 000 Ivoiriens dans le monde, selon les statistiques de 2015. « Il faut qu'on intègre la question de la migration dans le domaine de recherche. Il ne faut pas que nos chercheurs soient en dehors de la problématique sur la migration. C'est vrai qu'il y a des travaux de recherche sur la migration mais en général ce sont des travaux de recherche sur le peuplement des pays, sur la main d'oeuvre en Côte d'Ivoire qui datent de l'époque coloniale. Il y a donc très peu de travaux de recherche sur la migration telle qu'on la vit », a déploré Gaoussou Karamoko. C'est pourquoi il invite les institutions à prendre des dispositions nécessaires à cet effet.

Quant à Mme Samia Hamouda, chargée des affaires économiques et chargée du programme sur la migration à la Commission économique pour l'Afrique, bureau Afrique du Nord (Eca Sro-Na), elle a rappelé que cet atelier s'inscrit dans le cadre de la collaboration qui a démarré en 2020 avec la Côte d'Ivoire et cinq autres pays, à savoir le Sénégal, le Mali, le Maroc, la Zambie et l'Afrique du Sud.

« La question de la migration est importante en Afrique. 80% de la migration se fait entre pays africains », a-t-elle révélé. L'objectif est donc de collecter et d'analyser les données statistiques de manière fiable et régulière pour les utiliser dans la formulation des politiques des stratégies nationales. C'est donc un exercice de renforcement des capacités pour une meilleure collecte et analyse des données migratoires qui soient orientées vers les résultats. L'idée est que ce soit dans une vision axée sur les résultats et les données qu'on utilise pour permette d'élaborer des politiques publiques », dit-elle.

Selon elle, la question migratoire est importante pour la Côte d'Ivoire principalement, parce que c'est le pays de l'Afrique de l'ouest qui attire 24% des flux migratoires.

A noter que les participants sont issus des ministères techniques et de la société civile.

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