Dans l'est de la République démocratique du Congo, le mandat de la force est-africaine envoyée par l'EAC prend officiellement fin vendredi 8 décembre. Plusieurs centaines de militaires kényans ont déjà quitté la RDC le week-end dernier, au bout de cette mission express qui a duré à peine un an.
Ils étaient les premiers à arriver officiellement dans la province du Nord-Kivu, ils sont aussi les premiers à partir : un an après leur déploiement, les Kenyans ont déjà commencé à plier bagage, avec environ 300 militaires qui ont quitté Goma en direction de Nairobi dans la nuit du samedi 2 à dimanche 3 décembre.
Mais depuis, plus rien : quand les hommes des armées sud-soudanaise, ougandaise, burundaise et le reste du contingent kenyan partiront-ils de RDC ? Aucune précision concernant la suite du retrait n'a été donnée.
Certains soldats ougandais et burundais ont, eux, été autorisées à rester sur le sol congolais. Ils interviennent déjà dans le cadre d'accords bilatéraux de coopération militaire - contre les ADF et, initialement, contre les groupes armés burundais installés en RDC.
Mais depuis début octobre, des soldats burundais participeraient à des opérations dans le Nord-Kivu aux côtés de l'armée congolaise contre les rebelles du M23. Ceux-ci sont soutenus et appuyés par le Rwanda, selon de nombreux experts onusiens et plusieurs chancelleries. Cette participation a toutefois été démentie par l'armée burundaise.
« La défaite est du côté de l'EAC »
Lors du dernier sommet régional à Arusha, en Tanzanie, les chefs d'État avaient en effet acté le non-renouvellement du mandat par Kinshasa. Car si la mission avait été déployée pour mettre fin au conflit avec la rébellion du M23 et qui aura duré à peine plus d'un an, son bilan est très mitigé pour Onesphore Sematumba, analyste pour la région des Grands Lacs pour International Crisis Group. Mais selon lui, cette présence « a permis de stopper l'avancée » du M23, et « même d'obtenir un retrait partiel ».
00:58 « Si la force régionale de l'EAC avait comme mission de défaire le M23, la défaite est plutôt du côté de l'EAC », explique Onesphore Sematumba, analyste pour la région des Grands Lacs pour International Crisis Group