Congo-Kinshasa: Infox, Fake News, Intox, Ange Kasongo Adihe - Balobaki, son tout nouveau livre sera porté sur les fonts baptismaux aujourd'hui à l'Institut Français de Kinshasa

Pionnière de la lutte contre les Fake news à Kinshasa à travers la vérification des faits, Ange Kasongo, auteure du célèbre livre les femmes de Pakadjuma, sort ses griffes contre les fausses informations et les discours de haine en République démocratique du Congo à travers son dernier ouvrage intitulé : ''Balobaki, la démocratie congolaise à l'heure des réseaux sociaux, des Fake news et de la manipulation''.

Double Master en sciences politiques et journalisme de l'école supérieure de journalisme et sciences po Lille, Ange Kasongo Adihe retourne à Kinshasa en 2019 avec le poste de responsable de la vérification des faits pour l'agence France Presse.

Et, depuis, son regard sur les différentes publications qui traînent sur les réseaux n'est plus le même.

Entre 2020 et 2022, 200 journalistes basés à Kinshasa sont initiés aux Fact-checking grâce aux nombreuses formations qu'elle organise avec les soutiens de différents partenaires.

En 2022, elle lance le média en ligne Balobakicheck.cd pour mieux lutter contre les Fake news, diffuse des podcasts en langues nationales et relayés par plusieurs radios communautaires et participe aux conférences internationales sur la désinformation.

Ce livre était une évidence. Elle y livre la manière dont les principaux candidats à la présidentielle 2023 communiquent sur les réseaux sociaux et surtout, elle donne les principaux moyens pour lutter contre les fake news.

156 pages, préfacé par la célèbre journaliste belge, Colette Braeckman, édité par l'Harmattan, ce livre sera baptisé par le professeur Emérite Jean Chrétien Ekambo, par tant d'autres grandes figures de la scène médiatique congolaise, à l'instar de Pierre Nsana de l'Ifasic et Sarah Liwerant de l'Université de Kinshasa et commenté notamment, par Patient Ligodi, le Directeur du média en ligne : actualité.cd

Contexte

Ecrit par une journaliste rompue aux nouvelles technologies de l'information et de la communication, ce livre tente de revisiter l'usage et l'appropriation des réseaux sociaux par les Congolais pendant la campagne électorale de 2018 en République Démocratique du Congo et la montée des fake news pendant la période post-électorale. Objectivant le phénomène dans un pays où la communication numérique a pris une place prépondérante dans l'espace public, le récit entraîne le lecteur dans l'urgence et la complexité de la traque journalistique à l'heure de la désinformation, de la mésinformation et des complots politiques inhérents aux séquences électorales.

Elle est passée par l'Agence France-Presse (factuel) en charge du Fact-checking en RDC (2019-2020), période post-électorale marquée par la circulation des messages de manipulation et fausses informations.

Formatrice en journalisme, Ange organise des ateliers en Fact-checking à l'intention des journalistes et étudiants en journalisme. Sélectionnée par l'ambassade des Etats-Unis en RDC (2022) pour suivre le programme Edward R. Murrow pour Journalistes sur la responsabilité des Médias à l'ère de la Désinformation.

Ange Kasongo est auteure du récit, Les femmes de Pakadjuma, publié en (2019). Elle est co-auteure de l'enquête sur les abus sexuels lors de la riposte Ebola dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), publiée par la Fondation Thomson Reuters (2021).

Citation principale de l'auteure

Lorsqu'on pratique du fact-checking, le vérificateur ressent le poids de l'erreur plus qu'un journaliste qui a raconté les faits, puisqu'on ne peut pas prétendre faire de la vérification des faits et se tromper à son tour. Ange Kasongo

I. Les trois C de la prudence pour lutter contre la désinformation, selon Ange Kasongo

● Contacter le propagateur de l'information : la personne

qui partage une publication peut faire remonter jusqu'à

la source initiale.

● Contacter les personnes ressources : est une étape importante pour vérifier une information auprès des sources fiables. Exemple : les responsables de communication des cabinets politiques ou d'autres organisations.

● Consulter les médias fiables : si un média n'a pas traité une actualité, cela peut être aussi liée au respect de sa ligne éditoriale mais en générale l'actualité s'impose aux médias et peu importe la manière dont chaque média décide de traiter une information pour ne pas s'éloigner de sa ligne éditoriale, elle la traite quand même.

Le journalisme est-il remis en cause ou concurrencé dans son rôle d'animateur du débat public. Il est appelé à se renouveler et à intervenir avec une information fouillée, vérifiée et crédible. Le journaliste y apporte une valeur ajoutée.

Le fact-checking est impératif dans la pratique du journalisme. Il s'impose comme une démarche incontournable dans le traitement de l'information après la collecte sur le terrain et avant la transmission de l'information.

Un monde en constante migration où le journaliste ne détient plus l'exclusivité de l'information, la démarche du fact-checking se positionne comme une opportunité pour regagner la confiance des lecteurs, des téléspectateurs en apportant une réponse vérifiée et crédible.

II. Ange compare le duo Tshisekedi - Kamerhe au film Creed II

Comme dans la deuxième partie du film «Creed II» avec Sylvester Stallone, que j'ai suivi récemment et qui m'a fait penser à Kamerhe, «Vital » pour Félix, comme il l'avait été en 2006 pour Joseph. Ancien rival du père sur le ring, Sylvester Stallone accepte de coacher le fils de son ancien adversaire, pour remporter une victoire inédite. L'on dit de ce film que c'est le dernier de ce grand acteur. Dans sa casquette du vieux sage, Rocky Balboa aux côtés d'un orphelin qui veut venger, à travers le fils de l'ancien adversaire de son père, l'échec de son défunt père, dans un combat de boxe. C'est à la fin du film que l'on comprend l'une des principales motivations de l'acteur à succès pour aider le jeune homme. C'est la fin qui justifie les moyens.

S'il y a des candidats de taille pour la prochaine campagne électorale de 2023, les fausses informations -

«Fakenews» en font partie. C'est la candidate de la destruction et tout le monde doit battre campagne contre elle. Par contre, sans la sensibilisation et l'accès à une information de qualité, il sera très difficile de combattre ce fléau.

Une rumeur peut créer une tension politique et se révéler élément déstabilisateur de la paix dans une communauté. Sociologiquement, le journaliste est le trait d'union entre les décideurs et les gouvernés. Il surveille les uns, pour éclairer les autres, en prenant du recul, pour que son récit ne soit pas truffé de partialité mais qu'il gagne en objectivité, et impartialité.

Je ne prétends pas que le journaliste ait le pouvoir d'imposer un candidat précis aux électeurs mais je crois que le journaliste dans son rôle d'acteur social peut mieux éclairer l'opinion pour faire un choix réfléchi pendant les Élections.

III. Quelques premiers pas à faire lorsqu'on est face à une

information douteuse :

Se poser des bonnes questions

▪ Cette information est-elle de la « mésinformation » ?

C'est le caractère d'une information qui est fausse, mais l'intention de l'auteur n'est pas destinée à nuire; l'auteur de cette information est sans doute pas suffisamment informé et a diffusé une information sans la vérifier au préalable.

▪ Cette information est-elle de la « désinformation » ?

Une fausse information diffusée délibérément pour nuire à une personne, une communauté ou un adversaire politique. L'auteur de cette information est probablement un manipulateur qui est conscient que les contenus qu'il présente comme des informations sont falsifiées ou altérées. Très souvent, ces contenus camouflent des faits.

▪ Cette information est-elle de l'«information malveillante» ?

Une information authentique diffusée dans le but de nuire, souvent en rendant publiques des informations destinées à rester privées.

IV. BALOBAKI check s'est inspiré de POLITIFACT aux USA

En République démocratique du Congo, BALOBAKI CHECK s'est inspiré de POLITIFACT20 : lancé en 2007 aux Etats-Unis. C'est un site qui fait essentiellement du journalisme de vérification des faits. Ils ont notamment initié un baromètre pour évaluer les promesses de campagnes de différents chefs d'Etat américains.

● Biden Promise Tracker

● Trump-O-Meter

● Obameter

● Latest Promises

V. Les citations de

  • Colette Braeckman - Préface

Était-elle à Paris, à Kinshasa, en province ? Ange Kasongo donne l'impression d'être allée partout. Partout à la fois, branchée, connectée, réseautée (collée aux réseaux sociaux).

L'oeil est vif, la plume alerte, rien ne lui échappe de la campagne électorale hors du commun qui vient de secouer la RDC comme un éclair.

''Ange Kasongo a raison de relever que « l'arrivée des réseaux sociaux a bousculé la manière de communiquer, tant pour les politiques que pour les citoyens ». Elle souligne que la mobilisation des partis politiques sur les réseaux sociaux a été d'une « brutalité sans précédent, allant des débats puérils aux sujets sensibles comme le tribalisme »''.

''Ange Kasongo note que, derrière l'écran de leurs smartphones, les internautes trouvent une liberté qu'ils n'ont pas dans la rue, c'est là que se développe une culture démocratique encore embryonnaire dans plusieurs États d'Afrique''.

La chronique se lit comme un polar politique : on se prend au jeu, on rebondit grâce à un style enjoué, on respire lorsqu'apparaissent des réflexions personnelles, des détails qui font mouche. Bref, on se passionne et on ne lâche pas le film du récit, grâce auquel des noms connus deviennent autre chose que des slogans ou des passions et on approuve l'auteure lorsque, de temps en temps, elle se « lâche » et intervient dans l'histoire comme citoyenne, comme observatrice critique et passionnée.

  • Professeur Madimba KADIMA-NZUJI - principal commentaire du livre

Parfois irrévérencieux, souvent impertinent et quelquefois drôle, BALOBAKI dégage cependant un parfum de vérité, celle des réseaux sociaux. Professeur Madimba KADIMA-NZUJI

Telle une ethnologue des médias de la modernité, Ange KASONGO ADIHE nous décrit avec force mots, captures d'écran de X (anciennement appelé Twitter) et extraits de déclarations prises sur Facebook, le microcosme politique congolais lors des élections générales de 2018. Professeur Madimba KADIMA-NZUJI.

Dans ce temps historique déterminé, le lecteur découvrira aussi à travers de nombreux exemples les ressorts de la manipulation et des fake news qui pullulent sur les réseaux sociaux. Le lecteur se délectera avec plaisir de ce récit au présent d'une élection passée, qui changea à jamais le visage de la République Démocratique du Congo en inaugurant la première passation de pouvoir démocratique, et qui devrait nous amener à conjuguer au futur des lendemains meilleurs.

  • Daphné Barbotte, diplomate - politologue - l'une des premières relectrices du livre

En revisitant la campagne électorale à travers les réseaux sociaux, on se rend compte que les graines de la crise politique dans laquelle allait sombrer la RDC, étaient déjà en train d'être semées, au détriment du peuple congolais. Daphné Barbotte, diplomate - politologue.

On a l'impression qu'on utilise les réseaux sociaux pour faire des promesses et attirer des gens à sa cause, mais qu'on ne se sent pas tenu par les engagements qui sont partagés sur le média. Comme si c'était « pour de faux » et du coup on peut tout dire. Daphne Barbotte, diplomate - politologue

En même temps, les réseaux sociaux apparaissent, dans leur nouveau rôle important, comme le nouveau lieu de conscientisation politique des citoyens, rendant la chose publique plus accessible. Daphné Barbotte, diplomate - politologue

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