Sénégal: Kaolack - 851,86 ha ravagés par 42 feux de brousse entre 2022 et 2023 (IREF)

Kaolack — Quarante-deux cas de feux de brousse ont dévasté 851,86 ha entre 2022 et 2023 dans la région de Kaolack (centre), a révélé l'inspecteur régional des eaux et forêts (IREF) Dame Diop.

''La campagne 2022-2023 a coïncidé avec une période où le tapis herbacé était assez fourni. C'est pourquoi, exceptionnellement, on a enregistré 42 cas de feux de brousse qui ont impacté une superficie de 851,86 ha, contrairement aux cinq dernières années durant lesquelles 29 cas ont été répertoriés avec 15 ha brûlés'', a notamment dit le lieutenant-colonel Diop.

Il intervenait lors d'une réunion du comité régional de développement (CRD) présidée par le gouverneur de région, Ousmane Kane. Cette rencontre portrait sur la lutte contre les feux de brousse dans la région.

Dame Diop a signalé que le département de Kaolack a enregistré en 2022-2023 douze cas de feux de brousse, qui ont consumé 86, 24 ha. Le département de Nioro du Rip a enregistré dans le même temps 25 feux qui ont ravagé 758,3 ha, tandis qu'à Guinguinéo 7,32 ha ont été brûlés dans cinq feux de brousse.

L'inspecteur régional des eaux et forêts a fait une analyse du bilan de la lutte contre les feux de brousse pour la période 2022-2023 et présenté aux acteurs le plan d'action pour l'exercice 2023-2024.

%

''Risques de feux de brousse énormes''

''Chaque année, au sortir de l'hivernage, nous entamons la campagne de lutte contre les feux de brousse, surtout cette année. Nous sortons d'un hivernage assez pluvieux, avec comme conséquence un tapis herbacé très étouffé. Et si rien n'est fait, les risques de feux de brousse et les conséquences qui en découleront seront énormes'', a-t-il prévenu.

C'est ce qui explique, dit-il, la pertinence de cette réunion du CRD qui permet d'élaborer ''de meilleures stratégies, de meilleures approches et de meilleures synergies''. Il s'agit, dit-il, de parvenir à une bonne campagne de lutte qui permettra d'arriver à ''zéro cas'' de feux de brousse ou, à défaut, de réduire les superficies brûlées.

''Pour éviter ce qui nous est arrivé l'année passée, nous avons estimé devoir mettre en place, très rapidement, des stratégies d'intervention (...)'', a-t-il expliqué.

Selon lui, ces stratégies sont mises en place ''avec l'ensemble des acteurs qui interviennent dans la gestion des ressources naturelles dans la région de Kaolack'', de façon à réussir ensemble cette campagne de lutte contre les feux de brousse qui s'annonce''.

Il estime qu'''il faut toucher le maximum de cibles possibles'', en particulier la cible scolaire, dans le cadre de la sensibilisation menée à cet effet.

''Les enfants qui sont dans les établissements scolaires sont une cible qu'il ne faut pas laisser en rade dans cette campagne'', insiste-t-il.

Il déclaré qu'''au-delà des réunions villageoises de sensibilisation'', il est prévu de ''faire des visites domiciliaires, des caravanes de sensibilisation et des incursions au niveau des écoles pour discuter, dans les classes, avec les élèves sur les stratégies à mettre en oeuvre pour éviter les feux de brousse''.

Avec ses 5347 km2, soit environ 2,8% du territoire national, la région de Kaolack dispose de neuf forêts classées estimées à 13420,75 ha, avec 144 mises en défens éparpillées sur 16 406, 3 ha.

Elle est toutefois sujette à des feux de brousse souvent mortels, comme ce fut le cas le 3 décembre dernier, a fait remarquer le gouverneur de région, Ousmane Kane.

''Face à ces drames tragiques, nous devons nous positionner, non pas en tant que spectateurs mais en tant qu'acteurs de premier rang'', a insisté le chef de l'exécutif régional.

Il a rappelé aux collectivités territoriales que la gestion de l'environnement est une compétence transférée et que les feux de brousse représentent un ''phénomène dévastateur'' pour les communautés locales.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.