Congo-Kinshasa: La République des candidats !

L'engouement à postuler à ces joutes électorales est une véritable jauge de l'état de la société congolaise. La politique est désormais considérée comme le métier le plus lucratif en RD-Congo. Nombreux de ceux qui ont gouté aux délices du pouvoir pour ce premier quinquennat 2018, ont vu le train de leur vie changer. Ils roulent grosses cylindrées et ne fréquentent plus que les supermarchés accompagnés des gardes du corps armés. Ils ne souhaitent encore, encore et encore .

2023, c'est malheureusement le nouveau quinquennat. Il faut solliciter les suffrages du souverain primaire qui moisissait pendant tout ce temps dans une précarité innommable. Pour la présidence de la République 22 candidats lice, 23 653 candidats ont été retenus pour 500 sièges à la députation nationale, 49 209 pour les provinciaux et près de 31.231 candidats conseillers communaux. C'est ce tableau laconique que présente la course effrénée aux institutions politique du pays.

En attendant, le président sortant est candidat à sa propre succession, tous les anciens députés et sénateurs se représentent, une fois de plus, pour ce nouveau quinquennat. Tous les membres du gouvernement sont candidats. Ils ne manqueront pas de puiser dans les caisses de l'Etat pour soutenir leur campagne électorale. Les candidats disposent au minimum d'une équipe de témoins, d'une équipe de campagne et d'un bureau.

Ces structures pour fonctionner, il faut de l'argent permanent surtout pour les témoins censés veiller dans différents bureaux de vote pour protéger le suffrage de leurs candidats. Ils doivent être dotés de la logistique adéquate pour bien accomplir leur tâche. La plupart de ces candidats issus des institutions de la République, puisent dans les caisses de l'Etat. Conséquence : inflation enregistrée sur le marché de change.

Tout le monde veut s'assurer de ses arrières. Quelques membres du bureau de la CENI ont également postulé. Quoi de plus normal dès lors qu'aucune disposition légale ne les empêchent. C'est la peur du lendemain qui obligent les uns et les autres à prendre de garantie nécessaire afin d'éviter de retomber dans la disette.

Il sied de noter que de nouveaux venus de divers secteurs de la vie, de toutes les couches sociales... ont également postulé aux différents échelons. Ils rêvent de ce train de vie des députes. Le seul moyen de se débarrasser de cette carapace de la pauvreté. Ils ont obtenu le soutien de leurs partis ou regroupements politiques afin de prendre en charge les frais de la campagne électorale. Ils ont, pour ce faire, puisé dans leur réserve en attendant l'appui financier de leurs structures politiques.

A 11 jours du scrutin, ils n'ont toujours rien perçu. La plupart ont imprimé des photos de campagne à crédit et les fournisseurs font pression pour être payés. Visiblement, les cours et tribunaux devront se préparer à recevoir des dossiers de candidats accusés d'abus de confiance après le 20 décembre.

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