Le quartier de Bamako-Coura dans la capitale malienne va connaître du 8 au 17 décembre une activité artistique intense, puisque durant une semaine, des pièces de théâtre, des concerts, des ateliers et des parades vont s'y dérouler. Au Mali, le Festival Les praticables reprend du service après quelques années d'interruption. Il a pour ambition de relancer le théâtre populaire.
« Malgré le fait que l'on a un mauvais projecteur braqué sur nous, et que l'on pense qu'il ne faut pas venir au Mali et tout ça, la culture est debout. » Et elle le sera toute cette semaine dans les rues et les salles du quartier de Bamako-Coura.
Le metteur en scène et comédien Lamine Diarra, organisateur du festival Les Praticables, prend ses quartiers au bord du fleuve avec ses invités pour un feu d'artifice de créations originales. Les artistes invités ayant développé des projets spécifiques inspirés par la vie du quartier :
« Le projet des Praticables est né d'un constat simple. La fonction sociale et politique du théâtre au Mali ne cessait de décroître depuis des décennies. De ce fait, la qualité même des propositions s'amoindrissait. Donc, selon moi, il fallait d'urgence un projet qui unisse l'utopie à la réalité, qui mobilise effectivement la jeunesse à l'invention, et à la construction d'un changement. »
Parmi les artistes invités, le dramaturge congolais Dieudonné Niangouna, et parmi les nombreux projets citons cet opéra mis en scène par Lamine Diarra sur une musique de Toumani Diabaté. Ou encore Génération B, du Kinois Michael Disanka, une pièce sur l'assassinat du leader étudiant malien Abdoul Karim Camara, dit Cabral, sous la dictature de Moussa Traoré (1980).
Un festival qui espère offrir aux Bamakois un espace de liberté tant pour la parole que pour la pensée.